Le cours de l'or a de nouveau trébuché cette semaine, tombant à son plus bas niveau depuis trois mois, plombé par des commentaires de la Réserve fédérale américaine (Fed) écartant tout nouvel assouplissement monétaire, et par le net renchérissement du dollar qui a suivi. Or A l'unisson avec les autres marchés de matières premières, les métaux précieux ont décliné cette semaine, le prix de l'once d'or perdant ainsi jusqu'à 4% (plus de 70 dollars) entre mardi soir et mercredi soir, descendant à 1 612,20 dollars - son plus bas niveau depuis le 10 janvier. "L'or montre des signes de faiblesse, car les investisseurs commencent à réaliser que les banques centrales occidentales pourraient rapidement mettre un terme à leurs coups de pouce à l'économie", souligne Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets. Ainsi, selon les minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed, publiées mardi soir, l'institution entrevoit la poursuite d'une croissance "modérée" aux Etats-Unis cette année, semblant écarter toute perspective de nouvelles injections de liquidités pour aider l'économie. Or de telles mesures alimentent les investissements dans les matières premières (y compris les métaux précieux), mais contribuent aussi à diluer la valeur du dollar et font donc baisser le billet vert, ce qui rend plus attractifs les achats d'or libellés dans la monnaie américaine. "Clairement, ceux qui tablaient sur un nouveau soutien de la Fed se sont promptement désengagés du marché de l'or", car si les commentaires de la banque centrale n'étaient pas particulièrement surprenants, "certains opérateurs avaient apparemment besoin de les voir noir sur blanc pour y croire", a observé Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. Cependant, "après l'hémorragie déjà enregistrée par le marché de l'or en mars, il est très peu probable que ce mouvement de liquidation se poursuive", a tempéré l'analyste, soulignant que le maintien de taux très bas aux Etats-Unis comme en Europe confortait l'attractivité des actifs physiques tel que l'or (au détriment d'autres types de placements, moins rémunérateurs). Dès jeudi, l'or se reprenait quelque peu, aidé par l'appétit d'investisseurs heureux de réaliser des achats à bon compte, a relevé Simon Denham, patron du courtier Capital Spread, estimant que les opérateurs délaissant les marchés boursiers pouvaient trouver une alternative dans le métal jaune. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1 631 dollars au fixing du soir contre 1 662,50 dollars sept jours auparavant. Argent Le métal gris a comme à son habitude suivi, en les exagérant, les fluctuations de l'or, sombrant mercredi jusqu'à 31,02 dollars l'once, son plus bas niveau depuis le 20 janvier (ce qui représente un plongeon de près de 7% depuis mardi soir). L'once d'argent a terminé la semaine à 31,27 dollars contre 32,43 dollars sept jours auparavant. Palladium/Platine Les métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, ont eux aussi souffert du renchérissement du dollar, mais aussi de l'aversion générale des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués, sur fonds d'indicateurs moroses dans la zone euro. Le platine a glissé cette semaine jusqu'à 1 587,75 dollars l'once, un plus bas depuis début février, tandis que l'once de palladium tombait à 628,75 dollars, un niveau plus vu depuis près de trois mois. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 592 dollars contre 1 640 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 635 dollars contre 651 dollars la semaine précédente.