Un responsable de l'ONS a indiqué hier que les augmentations salariales des cadres intervenues en 2010 en Algérie ont été plus importantes dans le secteur privé que dans le secteur public, alors que ces augmentations ont été plus importantes pour le personnel d'exécution du secteur public. Selon M.Youcef Bazizi, directeur technique chargé des statistiques sociales et des revenus à l'ONS qui a supervisé cette enquête, "le secteur privé a augmenté ses cadres plus que celui du public". Les résultats de l'enquête de l'ONS indiquent, cependant, que cette augmentation de salaire a été de 7,17% pour les cadres du privé contre 5,55% seulement pour ceux du public. Aussi, chez le personnel de maîtrise du secteur privé, l'augmentation des salaires a été appréciable, du fait que le taux s'élève à 9,31% contre 8,12% pour la même catégorie dans le public, précise M. Bazizi. En revanche, le secteur public a bénéficié des augmentations plus importantes pour le personnel d'exécution, soit 10,02% contre seulement 6,03% chez la même catégorie des travailleurs dans le privé. M. Bazizi a, par ailleurs, précisé que l'écart hiérarchique dans le secteur privé fait apparaître que le cadre gagne en moyenne 2 fois le salaire net moyen global du secteur soit 44.988 DA/21.543 DA alors que le cadre dans le secteur public perçoit un salaire net moyen d'environ 1,5 fois le salaire net moyen, soit 58.568 DA/38.468 DA. Touchant 42.433 DA, les agents de maîtrise du secteur public sont mieux payés que leurs homologues dans le privé qui perçoivent 23.093 DA, ajoute encore M. Bazizi. Il relèvera la même tendance pour le personnel d'exécution du secteur public qui touche 26.210 DA, contre un salaire de 17.481 DA pour la même catégorie des travailleurs du privé. Le salarié le plus "lésé" reste l'agent d'exécution avec 17.481 DA dans le privé et 26.210 dans le public, précisent les résultats de l'enquête. Le niveau moyen des salaires "est fortement influencé à la baisse", d'une part par la prédominance de l'emploi privé 2/3 de l'emploi total, soit 68% et d'autre part, par l'importance de la catégorie exécution dans ce secteur qui est de 71% de l'emploi privé. Le secteur privé étant caractérisé par une majorité de PME et une très forte proportion de personnel d'exécution qui est peu qualifié ou sans qualification. "Globalement, la moitié de l'emploi total en Algérie est constitué du personnel d'exécution privé, ce qui explique le niveau des salaires moyens relativement bas par rapport au niveau de vie en Algérie", a ajouté le même responsable. Par secteur juridique, les entreprises publiques affichent les salaires moyens les plus élevés. Le salaire net moyen mensuel dans ces entreprises est de 38.500 DA, contre 21.500 DA dans celles du secteur privé national, soit une différence de salaires de 17.000 DA, selon l'enquête qui a porté sur l'ensemble des activités à l'exception de l'agriculture et l'administration. Le même responsable note, enfin, que la structure du salaire brut, fait apparaître que dans le public le salaire de base représente 48% du salaire brut et 52% représentent les primes et indemnité, alors que dans le privé le salaire de base s'élève à 70% et les primes et indemnités totalisant plus de 30%.