Toyota Motor a annoncé son intention de délocaliser en France la production de sa petite voiture hybride Yaris pour le marché nord-américain à partir de mai 2013, décidant ainsi pour la première fois de son histoire d'exporter des voitures fabriquées en Europe vers les Etats-Unis. Selon les analystes, cette initiative, annoncée par Toyota cette semaine, vise à protéger ses résultats de la hausse du yen et de l'envolée du prix de l'énergie. D'autres fabricants automobiles nippons ont également délocalisé leur production. Le yen est monté à 78 pour un dollar début juin avec l'aggravation de la crise de la dette en zone euro, avant de retomber au-dessus des 80 après l'élection d'un gouvernement grec qui ne remet en cause les mesures d'austérité liées au plan de sauvetage du pays. La décision de Toyota fait suite à celle de ses concurrents japonais Honda Motor, Nissan Motor et Mazda Motor d'ouvrir de nouvelles usines au Mexique pour fournir la marché américain, qui cherchent également à limiter les exportations à perte en provenance du Japon. Les groupes automobiles japonais sont confrontés en outre à des coûts salariaux élevés, une fiscalité lourde et une politique énergétique sans direction claire depuis l'accident nucléaire de Fukushima qui a entraîné la fermeture de tous les réacteurs du pays. Toyota, qui a perdu sa place de leader mondial l'an dernier, a précisé que le volume total exporté depuis la France vers les Etats-Unis, le Canada et Puerto Rico serait d'environ 25 000 voitures par an. Ce transfert requiert un investissement supplémentaire de huit millions d'euros pour adapter l'usine française de Toyota aux exigences spécifiques du marché nord-américain. Seuls les modèles à essence seront exportés en Amérique.