La police britannique a adressé, avant-hier, une convocation à Julian Assange, actuellement réfugié à l'ambassade d'Equateur à Londres, en vue de son extradition vers la Suède, mais le fondateur de WikiLeaks a déclaré qu'il était quasi certain de ne pas s'y rendre. L'Australien, que la Suède veut entendre dans une affaire de viol et d'agression sexuelle présumés, s'est vu signifier l'obligation de se rendre à un poste de police à la date et l'heure de notre choix, a indiqué Scotland Yard dans un communiqué. C'est une pratique courante dans les affaires d'extradition et c'est le premier pas dans la procédure, a ajouté la police. La Cour suprême britannique, qui a rejeté l'ultime demande de réexamen de son dossier, avait fixé au 28 juin la date à partir de laquelle la procédure d'extradition deviendrait applicable. Scotland Yard a rappelé que Julian Assange, réfugié depuis le 19 juin à l'ambassade d'Equateur auquel il demande l'asile politique, avait violé les règles de sa liberté conditionnelle. Ne pas se rendre (à la convocation) serait une nouvelle violation et il est passible d'arrestation, a souligné la police. Mais le fondateur de WikiLeaks a déclaré à la BBC qu'il ne répondrait très probablement pas à cette convocation. Ses avocats estiment que la loi sur le droit d'asile prime (au niveau national et international) sur la législation sur l'extradition, a-t-il fait valoir, précisant qu'il était quasi certain de ne pas se rendre à cette convocation. Il a qualifié sa situation de scandaleuse et réclamé des garanties sur le fait qu'il ne serait pas poursuivi aux Etats-Unis. D'après Julian Assange, le personnel de l'ambassade d'Equateur a été chaleureux et généreux avec lui. L'Australien est toujours dans l'attente d'une décision des autorités équatoriennes sur sa demande d'asile. Lundi, le président Rafael Correa, s'est entretenu à Quito avec son ambassadrice rentrée du Royaume-Uni. Tant qu'il se trouve dans l'enceinte de l'ambassade, le fondateur de WikiLeaks est en territoire diplomatique et donc hors de portée des forces de l'ordre. Julian Assange s'est battu pendant 18 mois devant la justice britannique pour éviter à tout prix son extradition vers la Suède. Il redoute d'être dans un deuxième temps transféré vers les Etats-Unis pour y être jugé pour espionnage, après la divulgation par son site de plus de 250 000 télégrammes diplomatiques américains. Selon les autorités équatoriennes, les ambassades d'Equateur aux Etats-Unis et au Royaume-Uni ont reçu plus de 10 000 mails de soutien à la demande d'asile du fondateur de WikiLeaks.