L'euro poursuivait son rebond face au dollar en fin de semaine après la décision de la zone euro de renforcer l'union économique et monétaire et de mettre en place d'ici à fin 2012 un mécanisme qui permettra de recapitaliser les banques directement via ses fonds de secours. Peu avant la clôture l'euro valait 1,2675 dollar, contre 1,2442 dollar la veille, après avoir grimpé à la mi-séance, à 1,2693 dollar, son niveau le plus élevé depuis le 21 juin. L'euro montait également face au yen, à 101,23 yens, contre 98,85 yens la veille. Le billet vert repartait à la hausse face à la devise nippone, à 79,86 yens contre 79,45 yens la veille. La livre britannique baissait face à l'euro, à 80,80 pence pour un euro, mais montait face au billet vert, à 1,5687 dollar. La devise helvétique reculait face à l'euro, à 1,2015 franc pour un euro, mais progressait face au billet vert, à 0,9479 franc pour un dollar. La devise chinoise a fini à 6,3540 yuans pour un dollar contre 6,3574 yuans la veille. Le rebond de la monnaie unique européenne gagnait en vélocité, vendredi, alors que s'enchaînaient les commentaires des dirigeants des 27 pays de l'Union européenne (UE) réunis depuis jeudi à Bruxelles. L'Italie et l'Espagne tendaient notamment à rassurer les marchés en signalant n'avoir pas besoin dans l'immédiat de faire appel au nouveau mécanisme d'aide financière annoncé la veille, notaient des cambistes. La décision de recapitaliser les banques a été annoncée par le président de l'Union européenne (UE), Herman Van Rompuy, et a immédiatement fait grimper l'euro, qui stagnait autour de 1,2450 dollar depuis mercredi, d'un bond, le portant en l'espace de quelques minutes jusqu'à 1,2628 dollar, son plus haut niveau depuis une semaine. "La première réaction du marché a été l'euphorie", commentaient les analystes de Commerzbank, pour qui "de toute évidence, la crise a une nouvelle fois été contenue". Une des principales mesures proposées par le sommet consiste à mettre en place une supervision centralisée des budgets nationaux en zone euro. Les dirigeants de l'Union européenne sont réunis depuis jeudi afin de décider des réformes à apporter au système bancaire et aux règles budgétaires. Ces discussions ont lieu alors que la pression se faisait de plus en plus forte sur l'Europe pour qu'elle assainisse sa situation financière, afin d'éviter que la crise de la dette ne se traduise par un nouveau ralentissement économique mondial. "Les amateurs d'actifs à risque (comme l'euro, ndlr) ont adoré" l'annonce "surprise" de ces modifications apportées aux fonds de secours européens visant à "protéger l'Espagne et l'Italie des assauts" des investisseurs sur le marché obligataire, notait Kathleen Brooks, analyste chez Forex.com. Preuve du relâchement de la pression sur les deux pays, le taux de rendement de leurs obligations à 10 ans se détendait, vendredi, s'éloignant du seuil de 7%, niveau jugé ingérable à moyen terme. Mais ce rebond risque de rapidement manquer de souffle, prévenait Todd Elmer, analyste chez CitiFX. "Comme c'est souvent le cas avec ce genre d'annonce, l'optimisme initial devrait s'amenuiser alors que les responsables politiques mettent au point les détails" du fonctionnement des mesures annoncées, expliquait-il. Pour lui, un rebond continu sur quelques jours offrirait aux investisseurs une bonne opportunité d'engranger quelques bénéfices en vendant à nouveaux des euros.