Depuis février dernier, qui a marqué le début du retraitement des dettes bancaires des entreprises en difficulté, les banques ont traité, jusqu'à fin mai dernier, pas moins de 655 dossiers représentant un total de crédits rééchelonnés de près de 7 milliards de DA et des agios réservés à annuler de 617 millions de DA, a indiqué, hier, l'Association des banques et établissements financiers. Les six banques publiques et les trois privées concernées par l'opération décidée lors de la tripartite de mai 2011, continuent cependant à "étudier" les dossiers de rééchelonnement, a laissé entendre un responsable à l'ABEF. Il faut souligner cependant qu'à fin mai, date butoir initiale prolongée au 31 juillet prochain, 330 dossiers étaient en cours d'études représentant un montant total des crédits à rééchelonner de 9,53 milliards de DA et 3,18 milliards de DA d'agios réservés à annuler. Le même responsable a indiqué que le bilan, arrêté deux mois avant la clôture du traitement des dossiers, n'est donc que provisoire, le bilan définitif ne devant être rendu public en août prochain. La rallonge de deux mois a été "accordée par les pouvoirs publics aux banques n'ayant pas fini le traitement des dossiers de rééchelonnement vu le "volume important" des demandes, selon l'ABEF. Selon la même source, pas moins de 2.327 entreprises ont été déclarées par les banques, au 30 avril dernier, éligibles au dispositif, selon un bilan publié récemment sur le site WEB du ministère des Finances. Le montant global de l'endettement de ces entreprises est de 201 milliards DA alors que le montant des agios susceptibles d'effacement est de 80 milliards DA. Entre octobre 2011 et la fin janvier 2012, les PME en difficulté, toutes sauf celles exerçant dans la revente en l'état, avaient déposé les demandes de rééchelonnement de leurs dettes auprès des banques. Selon le mécanisme précisant les modalités de mise en œuvre du retraitement de ces dettes, adopté par l'ABEF à l'issue de concertations avec le ministère des Finances et la Banque d'Algérie, "toutes les entreprises de production de droit algérien connaissant des difficultés de remboursement de leurs dettes bancaires à l'exception de celles bénéficiant du dispositif ANSEJ-CNAC" sont éligibles au rééchelonnement. A l'issue de la tripartite économique du 28 mai 2011, le gouvernement avait donné son accord pour participer au rééchelonnement des créances bancaires en défaillance des PME confrontées à des difficultés de remboursement. Il a ainsi incité les banques à rééchelonner les créances des entreprises en difficulté avec un différé de trois ans durant lesquels le Trésor public prendra en charge les intérêts. Les neuf banques concernées procéderont donc à l'annulation des agios réservés pour l'entreprise bénéficiaire du rééchelonnement alors que les créances définitivement compromises resteront de la responsabilité exclusive de la banque et de son débiteur.