Le géant britannique BP a renoncé à participer au gazoduc Nord Stream prévoyant la construction d'une conduite supplémentaire qui irait jusqu'en Grande-Bretagne, en raison de tensions avec ses partenaires russes dans la coentreprise TNK-BP, a écrit, hier, le quotidien russe Kommersant. Le président du groupe russe Gazprom, Alexeï Miller, avait indiqué, vendredi, que BP avait marqué son intérêt pour participer à la construction de cette conduite supplémentaire, qui n'en est qu'au stade de l'étude. Selon Kommersant, qui cite une source proche de BP, le groupe envisageait cette possibilité depuis environ six mois, mais aurait renoncé. BP a envoyé le 26 juin une lettre à ses partenaires russes (le consortium AAR) dans la coentreprise TNK-BP, afin de leur demander l'autorisation de participer à Nord Stream. Le pacte d'actionnaires de TNK-BP prévoit en effet que le britannique réalise tous ses projets en Russie via la coentreprise. Cette clause est d'ailleurs la raison de l'échec de l'alliance conclue en 2011 entre BP et Rosneft pour explorer l'Arctique, BP n'ayant pas proposé de le faire via TNK-BP. Dans la lettre que Kommersant s'est procurée, BP demande à AAR de l'autoriser à participer seul à ce projet. Mais dès le lendemain, AAR a répondu à BP qu'il devait proposer au conseil d'administration de TNK-BP d'y participer. Le groupe britannique a alors décidé de laisser tomber le projet, pour éviter des risques portant atteinte à BP ou violer involontairement le pacte d'actionnaires. Les relations entre BP et AAR n'ont cessé de se dégrader depuis l'échec de l'alliance avec Rosneft. Fin mai, BP a annoncé qu'il envisageait de vendre sa part de 50% dans la coentreprise, qui représente pourtant l'un de ses plus beaux actifs. Nord Stream, qui relie la Russie à l'Allemagne en passant sous la mer Baltique, a commencé, en novembre dernier, à fournir l'Europe en gaz russe. Une deuxième conduite, parallèle à la première, a été posée et doit être mise en service d'ici fin 2012. En mai, le consortium chargé du projet a annoncé envisager de construire jusqu'à deux conduites supplémentaires afin d'accroître les volumes de gaz livrés à l'Union européenne.