La décision finale d'investissement du consortium chargé du projet d'exploitation du gisement gazier géant de Chtokman, dans l'arctique russe, repoussée de nombreuses fois, est désormais proche, a assuré le président de Gazprom France, Iouri Virobian. On a un petit retard sur ce projet mais on espère avancer assez rapidement maintenant, nous sommes, je pense, proches de la décision pour l'investissement, et je pense que dans les années à avenir ce projet va représenter une force supplémentaire pour la Russie et Gazprom sur le marché du gaz, a déclaré M. Virobian, président de Gazprom Marketing & Trading France. S'exprimant lors du forum Enerpresse sur l'énergie à Deauville (Calvados) il a précisé : c'est un projet techniquement très difficile avec une ampleur très importante en investissements et en technologie. Le champ de Chtokman, l'un des rares gisements gaziers géants au monde à ne pas avoir encore été exploité, renferme des réserves estimées à 3.800 milliards de mètres cubes de gaz. Situé en mer de Barents, au nord du cercle polaire, il est techniquement très difficile à exploiter. En mai, le géant russe du gaz, Gazprom, avait annoncé une révision du projet, consistant à exporter la totalité du gaz naturel qui sera extrait sous forme liquéfiée (GNL) plutôt que de le transporter par gazoduc. Le groupe pétrolier français Total participe à hauteur de 25% au consortium chargé de développer ce projet, aux côtés de Gazprom (51%) et du norvégien Statoil (24%). Ces dernières semaines, les spéculations se sont multipliées sur un éventuel remplacement de Statoil, ou de Total, par Shell, après que Gazprom ait dit envisager l'entrée de nouveaux partenaires dans le consortium. Par ailleurs, concernant le partenariat signé la semaine dernière entre Gazprom et EDF, qui porte sur l'achat ou la construction en commun de centrales électriques à gaz en Europe, M. Virobian, a précisé au cours du forum que les deux groupes n'avaient pas encore sélectionné les pays et les sites où ils travailleraient ensemble. Il y a des groupes de travail qui vont définir dans quels pays et quels sites l'accord sera mis en œuvre, a indiqué M. Virobian. Gazprom est un des plus grands groupes gaziers et EDF est un des plus grands groupes d'électricité. Aujourd'hui le gaz et l'électricité vont ensemble, Gazprom a besoin d'un partenaire fort en électricité et EDF a besoin d'un partenaire fort en gaz, a-t-il fait valoir. EDF et Gazprom ont signé une semaine plus tôt un accord de coopération dans le domaine de la production d'électricité à partir de centrales à gaz en Europe. Il prévoit notamment la possibilité de construire conjointement ou d'acquérir des centrales électriques à gaz à parts égales, qui seront alimentées en gaz naturel par le groupe public russe.