Premier producteur et exportateur de gaz au monde, la Russie investit le segment très prometteur du gaz naturel liquéfié. En effet, dici 2030, la Russie entend livrer sur le marché international jusquà 90 millions de tonnes de GNL par an. Selon le président du groupe public gazier Gazprom, Alexeï Miller, le groupe entend accorder une attention soutenue au développement de sa division GNL, grâce notamment à la mise en valeur de limmense gisement de Chtokman, en mer de Barents (3.800 milliards de mètres cubes) et de lexploitation du projet Sakhaline 2. Il faut noter que la première usine russe de production industrielle de gaz naturel liquéfié (GNL), dune capacité annuelle de 9,6 millions de tonnes, a été solennellement inaugurée le 18 février dans le cadre du projet Sakhaline-2, en présence du président russe, Dmitri Medvedev, et du Premier ministre japonais, Taro Aso. Avec le lancement de cette usine, Sakhaline devient un nouveau lieu de production important de ce combustible prometteur pour toute la région Asie-Pacifique. Le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis ont déjà acheté du GNL de Sakhaline pour les vingt-cinq années à venir. La Russie et les investisseurs étrangers ont élaboré le projet Sakhaline-2 afin dexploiter les gisements dhydrocarbures de la mer dOkhotsk et du plateau continental nord-est de Sakhaline, et de les vendre ensuite sur les marchés de la région Asie-Pacifique. Les principaux ouvrages de Sakhaline-2 sont déjà tous mis en service, notamment les trois plates-formes off shore dextraction des hydrocarbures et le système doléoducs et de gazoducs traversant lîle (300 km sur le fond de la mer et 800 km sur terre), destinés à acheminer les hydrocarbures de lextrémité nord-est de lîle vers sa partie sud. Cest là qua été construite, dans la localité de Prigorodnoïé, la première usine russe de production de gaz naturel liquéfié, dune capacité annuelle de 9,6 millions de tonnes, qui seront ensuite transportées par des méthaniers vers les clients finaux. Les réserves extractibles de ce projet sont évaluées à 150 millions de tonnes de pétrole et 500 milliards de m3 de gaz. Le projet a coûté, au total, environ 20 milliards de dollars, dont la majeure partie a été dépensée pour cette première usine russe de GNL. Le projet dexploitation du gisement de gaz de Chtokman prévoit, certes, la construction dune usine de liquéfaction de gaz. Cette dernière devrait traiter la moitié du gaz extrait, tandis que lautre moitié serait canalisée vers le réseau de pipelines de Gazprom. Les réserves du gisement de Chtokman, situé dans le secteur russe de la mer de Barents, sur le plateau continental de lArctique, sélève à 3 800 milliards de mètres cubes de gaz et à près de 37 millions de tonnes de condensat de gaz. Il nest pas prévu quelles soient véritablement exploitées dici 2014. Daprès de nombreuses prévisions, le gaz naturel liquéfié est appelé à dominer à lavenir le marché mondial du gaz. Dici 2030, la part du GNL dans le commerce international du gaz atteindra environ 60%, contre 30% aujourdhui. Il faut savoir quaujourdhui, la croissance de la demande mondiale de gaz (de lordre de 1,8 % par an jusquen 2030, selon lAgence internationale de lénergie) se révèle supérieure à celle du pétrole. Il offre, de surcroît, une visibilité plus longue des ressources, avec des réserves estimées à 66 ans, contre 40 ans pour le pétrole. Cependant, le développement des activités gazières nécessitera dimportants investissements. LAIE estime que les investissements nécessaires, dici à 2030 pour développer la filière gazière, sont estimés à quelque 5 500 milliards de dollars. Dalila T.