Le Sénégal ne prévoit pas d'envoyer des troupes au Mali pour participer à la reconquête du Nord, a déclaré, avant-hier, le président sénégalais Macky Sall, en faisant valoir que les soldats sénégalais étaient déjà mobilisés dans différents pays d'Afrique. "La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), en liaison avec l'Union africaine et le Conseil de sécurité de l'ONU, travaille pour la planification et l'organisation d'une force africaine qui doit intervenir au Mali pour établir l'unité territoriale", a déclaré le président sénégalais, au cours d'une conférence de presse à Paris. "Le Sénégal est impliqué fortement mais ne prévoit pas d'envoyer des troupes au Mali", a ensuite clairement précisé le nouveau président. "Notre pays a des troupes en Côte d'Ivoire, en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan et nous sommes également dans la force en Guinée-Bissau, nous ne pouvons pas être au Mali. Nous sommes déjà sur tous les fronts et avons du mal à couvrir", a-t-il insisté. M. Sall a néanmoins paru convaincu qu'une force africaine serait bien mise en place dans les prochaines semaines pour une intervention au Mali. Depuis plusieurs semaines, la Cédéao prépare l'envoi éventuel au Mali d'une force dont l'effectif serait de plus de 3 300 hommes. Jusqu'à présent, la participation du Sénégal à cette opération semblait aller de soi. Le chef de l'armée ivoirienne, le général Soumaïla Bakayoko, avait ainsi déclaré le 16 juin que les gros effectifs de la force seraient fournis par le Nigeria, le Sénégal, le Niger. Mais tout le monde participera, y compris la Côte d'Ivoire, avait-il ajouté. Macky Sall effectue depuis jeudi dernier une visite officielle en France où il a rencontré le nouveau président français François Hollande ainsi que six de ses ministres" a-t-il précisé.