L'Algérie, qui a mis en place un train de mesures légales et réglementaires encourageant le partenariat, l'investissement direct et l'assistance technique, oriente actuellement ses efforts "vers la levée des dernières contraintes ou les blocages qui entravent encore la dynamique économique ". C'est un signal fort que le président Bouteflika adresse aux participants à la conférence sur "les ressources naturelles et le développement économique de l'Afrique du 21e siècle" qui se tient du 28 au 29 novembre dans la capitale pétrolière d'Alberta, au Canada. Près de 200 chefs d'entreprise d'Amérique du Nord et d'Afrique prennent part aux travaux de cette rencontre à laquelle l'Algérie est représentée par son ambassade à Ottawa et une délégation de Sonatrach. Le Chef de l'Etat, qui se trouve actuellement au Nigeria, a développé dans son message les principales orientations de la stratégie économique algérienne, les potentielles opportunités d'investissement qu'elle offre dans le cadre des réformes engagées, de l'amélioration des principaux indicateurs économiques et sociaux, tout en mettant en exergue la constance de ses engagements et de ses principes dans certaines questions, notamment celles liées à l'intérêt de la Nation et à celui des générations futures… La nouvelle loi algérienne sur les hydrocarbures ouvre la voie à la "concurrence loyale" et à la "libre participation" des opérateurs privés à la politique de développement du pays, a souligné le chef de l'Etat. Mais, dans le même contexte, le chef de l'Etat explique que "tout en étant attractive" la législation algérienne sur les hydrocarbures "est dotée d'un système de régulation à même de rationaliser l'exploitation de nos ressources afin de garantir aux générations futures leur part de richesses naturelles grâce à des mesures de préservation et de conservation de nos gisements ". "L'Etat, a-t-il affirmé, doit être garant de ces mesures de sauvegarde. Il ne saurait donc être question d'un effacement du rôle de l'Etat dans la défense de ce principe". "C'est dans cet esprit que la nouvelle loi sur les hydrocarbures accorde à la compagnie nationale Sonatrach une participation minimale et systématique de 51% dans les contrats de recherche et/ou d'exploitation ainsi que pour les transports par canalisations", a-t-il relevé. Cela dit, le chef de l'Etat a indiqué que l'Algérie, qui a mis en place un train de mesures légales et réglementaires encourageant le partenariat, l'investissement direct et l'assistance technique, oriente actuellement ses efforts "vers la levée des dernières contraintes ou les blocages qui entravent encore la dynamique économique". Le président de la République rappelle aux participants à ce gigantesque rendez-vous canadien sur le développement en Afrique que l'Algérie a les moyens d'accumulation nécessaires à son développement "grâce aux réformes engagées ces six dernières années" . La stratégie adoptée par l'Algérie, a ajouté le chef de l'Etat dans son message, s'articule autour de trois objectifs complémentaires, à savoir "l'ouverture économique dans la transparence, la mise en place des instruments nécessaires à la bonne gouvernance et l'adaptation de nos moyens de production aux exigences de la compétitivité mondiale ". Le développement de l'Afrique nécessite plus de volonté chez ses partenaires. Les "déséquilibres structurels des relations internationales, conjugués aux effets pervers de la mondialisation, font que le développement économique et social du continent africain reste largement tributaire du mode de fonctionnement de l'économie mondiale, ce qui aboutit, a-t-il souligné, à sa marginalisation ". Beaucoup reste à faire, aux yeux du président Bouteflika et de la coopération algéro-canadienne est un cas de figure qui en dit long à ce propos. Notre pays se situe "premier rang" des partenaires du Canada en Afrique et au Moyen-Orient, mais les échanges entre les deux pays "ne reflètent pas les vastes potentialités" des deux économies "ni l'excellente qualité" des relations politiques entre l'Algérie et le Canada. Revenant au sous-développement du continent africain, Bouteflika estime que "la situation porte atteinte au principe d'égalité souveraine des Etats, consacré par la charte de l'ONU, et explique les échecs répétés des négociations commerciales multilatérales et l'exclusion des obligations des pays en voie de développement au sein de l'OMC".