Invité de la Fondation James Baker, il a saisi l'opportunité qui lui était ainsi offerte pour présenter la nouvelle politique énergétique algérienne. Le Président Bouteflika était, vendredi, l'hôte de marque de la Fondation James Baker, ancien secrétaire d'Etat américain sous le gouvernement de George Bush père. Basée à Houston, capitale de l'hydrocarbure américaine, la Fondation Baker est une institution dont sont membres d'éminents hommes d'affaires et ses avis sont écoutés par les décideurs américains. Aussi le Président Bouteflika ne pouvait souhaiter meilleur parterre pour autant présenter l'Algérie, ses atouts et ses potentiels, que défendre le dossier énergétique algérien et la nouvelle politique du pays dans ce secteur stratégique. S'adressant à des businessmen, le Président de la République est allé directement au coeur du sujet en revenant sur la politique économique et de redressement national explicitant les efforts consentis pour revaloriser ses perspectives de développement. M.Bouteflika indiquera en exergue: «Cela fait plus de deux années maintenant que l'Algérie s'est engagée dans un vaste processus de réformes sur le double plan politique et économique.» Après avoir brossé un tableau assez circonstancié des réformes engagées, le Président de la République affirmera ainsi que cette phase devra aboutir à «la défense des bases républicaines de l'Etat, la mise en place des instruments nécessaires à une bonne gouvernance, le lancement de réformes structurelles destinées à mettre l'économie nationale au niveau de fonctionnement d'une économie de marché libre, ouverte et compétitive». Illustrant son propos, Abdelaziz Bouteflika expliquera: «L'Algérie dispose maintenant d'un cadre macroéconomique stabilisé qui a permis de redresser l'équilibre des indicateurs fondamentaux, nécessaires à une croissance forte et durable et d'un dispositif légal et réglementaire transparent et attrayant favorisant aussi bien la bonne gouvernance que l'investissement privé, local et étranger.» M .Bouteflika, après avoir donné un aperçu chiffré des réalisations qui ont permis la stabilisation macro-économique, n'omettra pas cependant de dire que sa grande préoccupation reste liée au taux de chômage qui demeure, avec près de 30%, la hantise du gouvernement algérien, affirme-t-il. Aussi bien, assurera le Président de la République, «l'ampleur et la variété des opportunités d'investissement direct, au partenariat et à l'assistance technique sont à la mesure de nos besoins de développement et des vastes potentialités de notre domaine minier (...) qui ne demandent qu'a être fructifiées» Allant droit au but, M.Bouteflika déclarera à son auditoire: «C'est dans ce contexte que l'Algérie, qui a besoin de capitaux, de technologies modernes et de savoir-faire pour la réalisation de ses objectifs met en place un train de mesures légales et réglementaires visant à encourager particulièrement le partenariat, l'investissement direct et l'assistance technique.» Un appel au partenariat qui ne devra pas laisser indifférents des investisseurs prêts à s'impliquer pour peu que les règles du jeu soient à hauteur de investissements qu'ils seront prêts à engager. Dans ce contexte, le Président de la République reviendra notamment sur la restructuration de la société nationale Sonatrach qui devra en faire le partenaire le mieux adapté. Aussi évoquera-t-il la présence de Sonatrach, dans le cadre de son redéploiement, au Pérou et au Mexique en coopération avec des sociétés locales, de même qu'en Europe et en Afrique avec ce projet algéro-nigérian de gazoduc Abuja-Béni-Saf, sur la côte algérienne, devant permettre l'exportation du gaz nigérian vers l'Europe. Tout au long de sa conférence, le Président algérien aura surtout travaillé à présenter une image, aussi proche que possible de la réalité, de ce qu'est l'Algérie en ce début de millénaire. Une Algérie ou tout n'est pas aussi négatif que d'aucuns ont par trop tendance à exposer. Aussi le président de la République, en insistant sur le fait que l'Algérie a su «s'adapter aux mutations» jouant même parfois le «rôle de pionnier dans le développement de nouvelles filières» à l'exemple de celles du gaz, aura surtout voulu convaincre. Convaincre des potentialités réelles du pays, convaincre du dynamisme qui est le sien. Une gageure qu'il a voulu relever au coeur même du monde des affaires américain: Houston.