L'Algérie a présenté au Conseil économique et social de l'ONU un projet de résolution de lutte contre les bidonvilles dans les pays en développement, appelant à s'employer plus activement à réduire la fracture urbaine. En soumettant ce projet de texte à cet organe de l'ONU au nom du G77 et de la Chine qu'elle préside depuis janvier 2012, l'Algérie estime que "les progrès accomplis dans l'amélioration des conditions de vie des habitants de taudis n'ont pas été suffisants pour empêcher la multiplication des implantations sauvages dans les pays en développement et qu'il faut s'employer plus activement à réduire la fracture urbaine". Alors que le nombre absolu d'habitants des bidonvilles est passé de 776,7 millions en 2000 à environ 827,6 millions en 2010, le projet de résolution demande, en conséquence, un redoublement d'efforts pour appuyer les plans nationaux visant à améliorer les conditions de vie des pauvres des zones urbaines et rurales dans les pays en développement. Le texte estime également que l'étalement des villes accentue la fracture urbaine, favorisant la ségrégation sociale en fonction de catégories économiques. Ce qui se traduit par des écarts de richesse et de qualité de vie dans les différents quartiers des villes et des grandes agglomérations urbaines, les quartiers délabrés des centres-villes et les banlieues. Par ailleurs, le texte encourage les gouvernements à soutenir les travaux et les activités de coopération menés par ONU-Habitat dans la logique du plan stratégique et institutionnel à moyen terme pour la période 2008-2013. Dans ce sens, le projet de résolution insiste sur les questions relatives aux villes et au changement climatique, ainsi que le rôle complémentaire que joue le plan stratégique de l'ONU 2008-2013 dans les domaines ayant trait a la vulnérabilité des villes au changement climatique, citant notamment l'aide technique aux municipalités qui prennent au niveau local des mesures pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre d'origine urbaine et s'adapter au changement climatique. L'accent devant être mis sur les citadins vulnérables, les habitants des taudis, les pauvres des villes et les populations à risque. De surcroît, le texte encourage les gouvernements à privilégier des critères durables de planification et de construction, tenant compte d'un accès à l'eau propre et potable, à des services d'assainissement suffisants, à des services urbains et ruraux, à une gestion durable des déchets et à des modes de transport durables. Il appelle aussi les gouvernements à promouvoir une urbanisation durable, à renforcer le rôle des autorités nationales dans leurs politiques et programmes de développement et à envisager de faire une place aux villes et aux établissements urbains viables dans le programme des Nations unies pour le développement au-delà de 2015. Aussi, il appelle les institutions financières et les bailleurs de fonds internationaux ainsi que gouvernements qui sont en mesure de le faire à se montrer généreux envers ONU-Habitat en augmentant le montant des contributions volontaires qu'ils versent à la Fondation des Nations unies pour l'habitat et les établissements humains. Dans son projet de résolution, l'Algérie demande au Secrétaire général de l'ONU de lui présenter pour examen à sa session de fond de 2013 un rapport sur la mise en œuvre coordonnée du programme pour l'habitat.