Le géant allemand des articles de sport Adidas s'est affiché légèrement plus confiant pour ses résultats annuels après un deuxième trimestre meilleur que prévu, où il a profité notamment de l'Euro-2012 de football, un optimisme non partagé par le marché. Le groupe prévoit désormais une croissance de son bénéfice net annuel dans un corridor de 15 à 17% sur un an, soit un bénéfice compris entre 770 et 785 millions d'euros, selon un communiqué. Sa prévision précédente tablait déjà sur une croissance de 17% maximum, mais de 12% minimum. "Une hausse du chiffre d'affaires et une marge opérationnelle plus élevée vont principalement contribuer à cette évolution positive", selon Adidas. Cette année son chiffre d'affaires devrait croître de près de 10% à taux de change constants et sa marge opérationnelle atteindre près de 8%, contre 7,6% l'an dernier, a-t-il rappelé. "Malgré un haut degré d'incertitude concernant l'évolution de l'économie mondiale et de la consommation, la forte présence du groupe Adidas dans les pays émergents à forte croissance ainsi que l'expansion du segment du commerce de détail vont contribuer à la hausse des ventes", assure le groupe. "Les grands événements sportifs de l'année 2012 vont aussi avoir des répercussions positives" sur les résultats, a-t-il rappelé en faisant référence à l'Euro de football ainsi qu'aux Jeux olympiques de Londres, où Adidas est omniprésent en tant que partenaire officiel de l'événement. Au deuxième trimestre, son bénéfice net s'est établi à 165 millions d'euros, en hausse de 18% sur un an, alors que les analystes du consensus Dow Jones Newswires n'escomptaient en moyenne qu'une progression de 13%. Le bénéfice opérationnel a atteint 256 millions d'euros (+17%). Le chiffre d'affaires a totalisé 3,52 milliards d'euros (+15%, ou +7% à taux de change constants), conforme lui aux prévisions des analystes. Toujours à taux de change constants, les ventes trimestrielles ont progressé de 5% en Europe de l'Ouest malgré la crise de la zone euro, de 10% en Amérique du Nord, de 13% en Chine mais seulement de 2% dans le reste de l'Asie et ont reculé de 2% en Amérique latine. Les difficultés en Asie hors Chine proviennent des activités de l'autre grande marque du groupe, Reebok, qui ont été touchées en Inde par des malversations. Le groupe a entrepris de les restructurer à marche forcée, ce qui devrait lui coûter 70 millions d'euros cette année. Les problèmes en Inde devraient par ailleurs conduire à une croissance des ventes de gros du groupe "autour de 5%" cette année, contre une prévision de croissance de "5 à près de 10%" précédemment, selon Adidas. Le titre a fortement progressé ces derniers mois mais les impulsions semblent à présent manquer pour le second semestre. "L'Euro-2012 de football est terminé, les Jeux olympiques ont lieu en ce moment - qu'est-ce qu'il reste pour cette année?" se demandait un opérateur de marché interrogé par l'agence Dow Jones Newswires. Autre facteur d'inquiétude, les soucis des concurrents directs d'Adidas: fin juin les résultats de l'américain Nike ont déçu. Et en juillet son rival allemand Puma, en pleine réorganisation, a aussi revu à la baisse ses objectifs annuels.