Afin de relancer l'activité dans le secteur du bois, en particulier du liège, l'administration a installé, officiellement, dimanche dernier le Conseil national interprofessionnel de la filière liège. Créé par arrêté ministériel d'octobre 2005, ce conseil contribuera à l'élaboration de la politique générale de développement et de promotion de la filière liège. Ce qui, jusqu' alors lors, faisait grandement défaut. Le laisser-aller dans l'exploitation des forêts de chêne pousse à interrogation quant à l'avenir de ce patrimoine végétal qui génère de la richesse. Pour mettre un frein aux agressions que subissent les forêts de chêne-liège, la direction centrale des forêts a longtemps appuyé le besoin d'imposer des critères absolus et sévères de professionnalisation dans l'exploitation des forêts de chêne-liège Autrement dit, les pouvoirs publics comptent mettre en place une politique générale pour le développement et la promotion de la filière liège. Il s'agit, en effet, d'une filière très importante et qui malheureusement a été délaissée durant des années. L'Algérie est le troisième producteur mondial de liège. Très méconnus du large public algérien, les produits forestiers sont un important gisement de la valeur ajoutée pour le pays. Il faut savoir ,en effet ,que le potentiel de production de liège brut en Algérie correspond à une superficie de chêne-liège de plus de 400 000 ha, censée donner une production de plus de 300 000 q/an. Il faut rappeler aussi que l'Algérie a produit, par le passé, plus de 450 000 qx de liège brut et exporté autant vers l'Europe. Le liège est le plus valorisé des produits forestiers en Algérie. Il qui constitue, pour sa part, une ressource stratégique du fait de ses multiples usages (bouchonnerie, parquet, isolation thermique). Avec une production nationale de 100 000 à 150 000 quintaux par an, soit 7% de la production mondiale. Les récoltes historiques de l'Algérie, plaçaient l'Algérie en 3e position dans le monde après le Portugal et l'Espagne, les autres pays du Maghreb venant bien loin derrière notre pays. Avec une prévision de 80 000 q de liège en 2004, l'Algérie s'est placée, hélas, en dernière position après les autres pays producteurs riverains de la Méditerranée. Conscients de la gravité de la situation, les pouvoirs publics tentent de reprendre les choses en main. Ce potentiel forestier productif s'est néanmoins rétréci pour atteindre une surface réduite à 250 000 ha, selon les chiffres statistiques donnés par la DG des forêts. La densité du chêne-liège a reçu un coup au point d'atteindre une déforestation dangereuse. La forêt doit donc retrouver sa place et jouer pleinement son rôle. Notons, par ailleurs, que le chêne-liège se trouve en production dans la zone méditerranéenne occidentale, un peu dans les pays du Maghreb, dans le Nord de l'Italie, le sud de la France et de l'Espagne, mais surtout au Portugal, sa terre de prédilection. C'est un arbre qui appartient à la flore méditerranéenne depuis l'ère tertiaire, ce qui lui donne une soixantaine de millions d'années d'existence.