Le président malien de la transition, Dioncounda Traoré, a achevé ses consultations avec les forces vives dans le pays, en vue d'avoir leurs avis sur le discours qu'il avait prononcé récemment sur la gestion de la période de transition, a-t-on indiqué de sources officielles. Le président Traoré avait reçu les responsables de la presse malienne, le regroupement IBK 2012, les présidents des institutions consulaires et les responsables de la Coalition pour le Mali. "Le président la République nous a fait savoir que 95% des responsables qu'il a reçus lui ont demandé la formation d'un gouvernement d'union nationale, or l'objectif des consultations avec les forces vives de la nation était de recueillir de vive voix leur avis sur le discours à la nation du président", a indiqué un responsable. Le président de la maison de la presse du Mali, Makan Koné, a affirmé de son côté que les "entretiens avec le président ont porté sur les propositions qu'il a faites dans son adresse à la nation". "Il a été notamment question de la liberté de la presse", a-t-il ajouté. Le président malien de la transition avait déjà reçu les Front pour le Mali et la République, les syndicats de justice et Associations des Droits de l'Homme, ainsi qu'une délégation de la société civile et celle des Maliens de l'extérieur. Dioncounda Traoré avait annoncé récemment dans un discours à la nation la mise en place d'un Haut Conseil d'Etat (HCE), en vue de "compléter l'architecture institutionnelle du pays" et gérer la période de transition et la formation d'un prochain cabinet d'union nationale. Paris appuiera une intervention africaine, la jugeant inéluctable La France soutiendra une intervention armée de forces africaines au Mali mais elle n'en prendra pas l'initiative, a affirmé, avant-hier, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, jugeant une telle intervention inéluctable. La France n'a pas à prendre une initiative militaire au Mali, dont le nord est aux mains des islamistes armés, a déclaré à quelques journalistes M. Le Drian, en marge d'une visite à Lorient (Ouest de la France). Elle souhaite que ce soient les forces africaines, en particulier celles de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, ndlr) et éventuellement de l'Union africaine (UA), qui prennent l'initiative, c'est le sens de la résolution qui a été votée par le Conseil de sécurité, a-t-il dit. Une intervention militaire africaine est souhaitable et inéluctable, a insisté le ministre, ajoutant: La France la soutiendra et je l'espère, l'Union européenne aussi. Il s'agit d'assurer la stabilité politique à Bamako, qui n'est pas encore assurée même si le président (par intérim Dioncounda) Traoré est revenu de Paris à Bamako cette semaine, d'assurer un gouvernement d'union nationale, lui donner la souveraineté nécessaire et étendre cette souveraineté au Nord-Mali avec inévitablement une intervention armée que la France pourra soutenir mais dont elle ne prendra pas l'initiative. La Cédéao est disposée à envoyer une force de quelque 3 300 soldats pour aider l'armée malienne à reconquérir le Nord. Mais elle attend un mandat du Conseil de sécurité de l'ONU et demande un appui logistique notamment à la France et aux Etats-Unis.