L'économie italienne s'est enfoncée dans la récession au deuxième trimestre avec une nouvelle contraction de 0,7% de son Produit intérieur brut (PIB) par rapport au trimestre précédent, selon une première estimation publiée, hier, par l'institut de statistiques Istat. Cette contraction correspond exactement aux prévisions des économistes, qui tablaient sur une baisse de 0,7%, selon un consensus établi par Dow Jones Newswires. Plombée par la crise de la dette et des plans d'austérité à la chaîne destinés à rassurer les marchés, la troisième économie de la zone euro est entrée en récession au quatrième trimestre 2011 avec un repli de 0,7% du PIB. Avec cette nouvelle contraction de 0,7%, le PIB italien enregistre une baisse pour le quatrième trimestre consécutif. En glissement annuel, celui-ci s'est contracté de -1,9%, selon les données diffusées, hier, par l'Istat. La contraction du deuxième trimestre reste néanmoins inférieure à celle du premier trimestre 2012 (-0,8%) et bien moindre que celle enregistrée au premier trimestre 2009 quand le PIB s'était effondré de 3,5% sur un trimestre, sous les coups de boutoir de la crise économique mondiale. Le 17 juillet, la Banque d'Italie a revu à la baisse ses prévisions pour le PIB italien tablant sur un repli de -2% en 2012 (contre un maximum de -1,5% prévu précédemment) et une poursuite de la récession en 2013 (-0,2%) alors qu'auparavant elle misait sur une reprise (+0,8%) l'an prochain. Pour sa part, le gouvernement italien table toujours sur une contraction de 1,2% du PIB en 2012 et un retour à la croissance de 0,5% en 2013, tandis que Bruxelles et le FMI sont plus pessimistes prévoyant respectivement une contraction de 1,9% et de 2% pour le PIB italien. Les prévisions du gouvernement sont clairement dépassées, a analysé Chiara Corsa, économiste à Unicredit. L'experte tablait en réalité sur un net ralentissement de la récession au deuxième trimestre et une chute du PIB limitée à -0,5%. Après l'annonce d'hier, la fin de l'année suscite une forte inquiétude, a-t-elle souligné. Nous sommes dans une phase de contraction grave. Les investisseurs sont désormais à la recherche d'une preuve que le gouvernement Monti peut aller au-delà de l'austérité, vers la croissance, a estimé Giuliano Noci, expert économique à l'Ecole polytechnique de Milan. L'Istat ne donne pas de détail sur les composantes du PIB, mais selon les dernières statistiques publiées, la production industrielle, pilier de l'économie italienne très liée aux exportations manufacturières, s'est contractée de 1,7% au premier trimestre 2012 et de 8,2% sur un an. La consommation a également accusé un nouveau repli de 0,2% en mai sur un mois, après avoir déjà enregistré des baisses de 1,7% en avril et 0,7% en mars, selon des données diffusées par l'institut de statistiques Istat, les Italiens se serrant la ceinture sur fond d'austérité et de récession. Chute de la production industrielle L'Italie a enregistré une chute de sa production industrielle de 1,4% en juin sur un mois, après un rebond de 0,8% en mai, a annoncé, hier, l'Institut de statistiques Istat dans un communiqué. Cette chute de la production industrielle, pilier de l'économie de la péninsule, est plus importante que prévu. Les économistes misaient en effet sur un repli de 1,2%, selon un consensus établi par Dow Jones Newswires. Dans le détail, la production industrielle a été plombée en juin par une baisse généralisée dans les secteurs de la production de biens de consommation (-1,4%), de biens intermédiaires (-1,3%) et de biens d'investissement (-1,2%). L'énergie est le seul secteur a avoir enregistré une légère hausse de 0,3% sur un mois. Sur un an, en données corrigées des variations calendaires, la production industrielle a chuté de 8,2% en Italie, alors que les économistes tablaient sur une baisse beaucoup moins importante de 7%, toujours selon Dow Jones Newswires. Cette chute de la production industrielle en juin, plus importante que prévu, fait suite à un rebond inattendu de 0,8% au mois de mai. L'Italie, entrée officiellement en récession fin 2011, s'y est enfoncée au premier trimestre 2012 sous le poids des plans d'austérité adoptés à la chaîne depuis 2010 pour rassurer les marchés.