Le chef d'Ansar Dine, l'un des groupes islamistes armés contrôlant le nord du Mali, a déclaré, avant-hier, qu'il soutient et accepte la médiation du président burkinabè Blaise Compaoré dans la crise malienne, après avoir reçu un émissaire de Ouagadougou. On est contents. On soutient, on accepte la médiation du président Compaoré. C'est ce qu'on a confirmé tout de suite au ministre, a lancé Iyad Ag Ghaly, un touareg, devant des journalistes à Kidal, grande ville du nord-est du Mali, après un entretien avec le chef de la diplomatie burkinabè Djibrill Bassolé. Si Dieu le veut on va faire ce chemin ensemble. Allah va aider chacun à trouver ce qu'il veut, a-t-il seulement ajouté. A Kidal, fief d'Ansar Dine (Défenseurs de la religion, en arabe), M. Bassolé s'est entretenu, en tête-à-tête puis en réunion élargie, avec Iyad Ag Ghaly. L'émissaire de M. Compaoré est reparti ensuite pour Gao, autre ville du Nord malien qui est tenue par les islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), où il avait rencontré dans la matinée des responsables communautaires. Le médiateur burkinabé est rentré avant-hier, à Ouagadougou après cette première visite d'une journée dans la région depuis sa chute aux mains d'Ansar Dine et du Mujao, alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui ont commencé à y appliquer la charia (loi islamique). Le président burkinabè a été chargé par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) de conduire la médiation pour trouver une issue à la crise qui a éclaté fin mars au Mali.