Les producteurs de boissons se sont dotés d'une association qui défendra leurs intérêts. Lors de l'assemblée générale de cette dernière, tenue hier, les producteurs de boissons et d'eaux minérales ont fait part de leurs contraintes. En avant de ces préoccupations figure la lourde taxation des eaux minérales, jugée inégale par M. Ali Hamani, président de l'association. Un mémorandum a été élaboré par l'association et envoyé aux autorités concernées dont les ministères des Ressources en eau et des Finances. Le document sera aussi envoyé à la commission des Finances de l'APN pour sensibiliser les députés sur "la superposition de plusieurs taxes sur une même assiette" ainsi que l'atteinte aux règles de la concurrence à travers "une application sélective des textes". Pour l'association, il y a nécessité aujourd'hui d'"harmoniser le régime fiscal pour l'instauration d'une taxe unifiée." Les participants à l'AG sont unanimes à reconnaître que "le poids de la fiscalité et énorme et qu'il y a également redondance", ce que l'administration, selon eux, ne nie pas, appelant ces derniers à "faire un diagnostic sur le secteur et des propositions pour la prochaine loi de Finances.". Trois études ont été lancées et seront ficelées en octobre prochain, selon le président de l'APAB. Elles ont été confiées à des experts, mais il semble que les producteurs ont déjà leurs propositions comme "l'abrogation de la TAP et la baisse de la TVA sur tous les produits alimentaires et à forte consommation". Il s'agit de l'huile, des pâtes, du lait et dérivés. Son taux pourrait être aligné sur le taux réduit de 7 % appliqué aujourd'hui uniquement sur l'huile d'olive "considérée comme produit agricole", selon un membre. Comparé aux pays de la région, y compris ceux du bassin méditerranéen, la bouteille d'eau minérale est "la plus lourdement taxée" puisqu'elle cumule 17 % de taxes contre 4 % en France. En plus de cet aspect de la fiscalité, il y a la redevance à raison de 2 DA par litre, appliquée par le ministère des Ressources en eau, la contrefaçon et d'autres encore pour les autres sous -filières telles les boissons gazeuses et jus ainsi que les boissons alcoolisées. Pour le premier point, le prix excessif du sucre qui ne "reflète pas son prix actuel sur le marché" est l'objet de controverse. Au-delà de ce quiproquo sur la politique commerciale de Cevital, un groupe auquel les producteurs sont liés par convention, on note une nouvelle formule, celle qui consiste à mettre en place entre Cevital et des producteurs tels NCA et Coca Cola (Fruital) un programme de fourniture par "big bag" , des grands sacs de 1000 kg au lieu des 50 kg pour gagner en coût ainsi que du sucre liquide …..Cette proposition a l'air de "calmer le jeu" et mettre un terme à la polémique du prix élevé. Les producteurs se disent sensibles à la qualité des produits mis sur le marché en cette période propice aux intoxications. Plusieurs d'entre eux ont participé aux campagnes de sensibilisation. Mais, selon eux, c'est par l'éradication du "marché informel et la lutte contre la contrefaçon" que l'objectif peut être atteint. Pour ce qui est des boissons alcoolisées, cette filière semble souffrir de restrictions dont la note du Centre du registre du commerce qui soumet l'exercice de l'activité à l'obtention d'une licence depuis mai 2006. La filière des boissons et eaux minérales compte quelque 1700 producteurs.