La problématique de la filière " boisson " en Algérie, est souvent évoquée par les spécialistes du secteur. Cette filière est exposée malheureusement à de nombreuses contraintes. Il s'agit, entre autres, de la concurrence déloyale et de la présence du marché informel qui utilise, notamment, des produits interdits, à l'exemple d'édulcorants déconseillés aux enfants, du non respect par un grand nombre d'entreprises de la filière des normes alimentaires, de l'absence de transparence entre les producteurs, de la faiblesse dans la réglementation des conditions et des normes d'hygiène dans le processus de fabrication, d'étiquetage et de conservation des produits, et de l'insuffisance de conditions de vente. C'est d'ailleurs pour toutes ces raisons que le président de l'Association nationale des producteurs de boissons (ANPB), M. Ali Hamani, a appelé à l'organisation du marché national de la boisson et à la lutte contre l'informel. Lors de l'Assemblée générale de l'ANPB ayant permis sa réélection à la tête de l'association organisée jeudi dernier, ce même responsable a précisé que " les producteurs et le mouvement associatif devront contribuer à organiser le marché national de la boisson et à protéger le consommateur algérien de l'informel ". Déplorant "la tromperie dont est victime le consommateur algérien qui ne fait pas la différence entre une eau minérale et une eau naturelle embouteillée", M. Hamani a plaidé pour la création d'associations de protection du consommateur pour amener les producteurs à respecter la qualité et les normes et en même temps lutter contre l'informel que connaît le marché national de la boisson. Par ailleurs, M. Hamani a fait part de la collaboration "fructueuse" engagée entre son association et la direction générale des Douanes algériennes dans le but notamment de mettre en place une fourchette des prix de boissons et des matières premières utilisées dans leur fabrication à partir de données réelles et non sur de fausses déclarations faites souvent par des importateurs.Cette collaboration vise également à inciter les importateurs de boissons et des matières premières utilisées dans cette industrie au respect de l'étiquetage de leurs produits afin de permettre aux citoyens de "savoir ce qu'ils consomment et à quel prix".Un contact est établi, d'autre part, avec la Direction générale des impôts (DGI) en vue de lui communiquer les "doléances" en matière de fiscalité des producteurs de boissons qui revendiquent surtout l'"unification" et la "réduction" des taxes imposées à leurs produits. Au plan international, M. Hamani a souhaité que les produits importés bénéficiant de subvention dans leur pays d'origine ne devraient pas avoir les mêmes avantages accordés à l'investisseur local, afin de protéger la production nationale. Il a en outre estimé que l'industrie nationale de boissons "se porte bien est arrive même à exporter ses produits vers l'étranger". La consommation annuelle de l'Algérien en eau minérale est en moyenne de 16,5 litres contre 70 litres pour un Tunisien et 200 pour un Européen. D'où la nécessité de lancer une campagne de sensibilisation menée par les entreprises productrices de boissons pour encourager la consommation d'eau minérale pour ses vertus médicales. Nassima Bensalem