La récession dans laquelle l'économie britannique est retombée en début d'année a été moins marquée qu'initialement estimé au deuxième trimestre, selon une deuxième estimation publiée cette semaine par l'Office des statistiques nationales (ONS). D'avril à juin, le produit intérieur brut (PIB) du Royaume Uni s'est contracté de 0,5% par rapport au trimestre précédent contre une première estimation de -0,7% publiée fin juillet. Selon un consensus établi par Dow Jones Newswires, ce nouveau chiffre est conforme aux attentes des économistes, qui jugeaient la première estimation trop pessimiste, d'autant plus que des statistiques positives ont été publiées récemment montrant notamment un nouveau recul du chômage en juin. En glissement annuel, la contraction a été également révisée à 0,5% contre une première estimation de -0,8%. "Les raisons principales de la révision du PIB sont les révisions à la hausse (de l'activité) dans la construction et l'industrie", a souligné l'ONS. Dans le détail, l'activité s'est contractée de 3,9% dans la construction, de 0,9% dans l'industrie et de 0,1% dans les services tandis que la consommation des ménages s'est repliée de 0,4%. L'Office des statistiques met par ailleurs en avant l'impact sur la croissance au deuxième trimestre du jour férié accordé pour le jubilé de diamant de la reine en juin et de la météo pluvieuse. Ce qui, selon James Knightley d'ING, "conforte ceux qui jugent que le Royaume-Uni ne fait que stagner et ne s'enfonce pas dans une récession de plus en plus profonde". L'économiste table donc sur un rebond au troisième trimestre, notamment grâce à un "léger effet olympique". Une étude de conjoncture publiée jeudi par la confédération patronale CBI a toutefois douché les espoirs d'un regain de consommation grâce aux JO en révélant que les commerçants britanniques avaient subi une baisse de leurs ventes en août. En tenaille entre crise de l'euro et plan d'austérité Selon l'ONS, les indicateurs économiques continuent d'ailleurs "d'être faibles ou défavorables. La croissance des salaires est faible" et "les entreprises semblent adopter des stratégies défensives avec des réductions de coûts plutôt qu'une augmentation des investissements". Pris en tenaille entre la crise de la zone euro et le plan d'austérité du gouvernement Cameron, le Royaume-Uni était retombé en récession au premier trimestre après en être sorti fin 2009 à l'issue de la crise financière qui l'avait frappé de plein fouet. Après cette révision du PIB, le gouvernement conservateur, dont la cure de rigueur est de plus en plus contestée et peine à porter ses fruits, a promis de "continuer à porter toute son attention à l'économie", par la voix du porte-parole du ministère des Finances. "La Grande-Bretagne fait face à des problèmes très profonds sur le plan intérieur et à une crise de la dette très sérieuse" dans la zone euro, "c'est pour cela que le redressement de l'économie s'avère être un processus lent et difficile", s'est il défendu.