Le président syrien Bachar al-Assad a réaffirmé que son régime vaincra à n'importe quel prix le complot étranger dirigé contre son pays, ont rapporté, les medias officiels. Le peuple syrien ne permettra pas au complot de réussir et d'atteindre ses objectifs, et le vaincra à n'importe quel prix, a indiqué M. Assad, confronté à une révolte depuis plus de 17 mois, en recevant un émissaire iranien à Damas. Ce qui se passe n'est pas seulement dirigé contre la Syrie mais contre la région toute entière, ajouté le chef de l'Etat syrien. Parce que la Syrie est une pierre angulaire dans la région, les forces extérieures visent la Syrie en vue de faire réussir leur complot dans toute la région, a-t-il poursuivi. La Syrie continuera dans sa stratégie de résistance en dépit de la collaboration entre les pays occidentaux et certains Etats de la région pour qu'elle change de position, selon lui. Depuis le début de la révolte, le régime Assad accuse les rebelles qui combattent ses troupes d'être des gans terroristes armés à la solde de l'étranger, ainsi que des pays comme l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie de les financer et de les armer dans le but de semer le chaos dans le pays. M. Assad a ignoré tous les appels de la communauté internationale à partir, se targuant du soutien de la population, alors que la répression et les combats ont fait environ 25 000 morts en 17 mois selon une ONG syrienne. L'Iran plaide pour une solution politique Le conflit en Syrie doit être réglé par le dialogue, la solution militaire étant dans l'impasse, a déclaré le responsable iranien, Alaeddin Boroujerdi , après des entretiens avec les dirigeants syriens à Damas dont le président Bachar al-Assad. Le président de la commission parlementaire iranienne pour la politique étrangère, Alaeddine Boroujerdi, a en outre indiqué que le Premier ministre syrien Waël al-Halqi et le chef de la diplomatie Walid Mouallem participeraient au sommet des Non-Alignés les 30 et 31 août à Téhéran. C'est le président Assad qui l'a informé de cette participation, a-t-il précisé. M. Halqi a été nommé le 9 août après la défection de son prédécesseur Riad Hijab. Lors de sa conférence de presse, l'émissaire iranien a répété, dans des propos traduits du farsi en arabe, que la solution au conflit en Syrie devrait être politique et non militaire. La solution militaire est dans l'impasse, a-t-il ajouté en appelant la rébellion syrienne à mettre les armes de côté et à favoriser la solution politique, en allusion au dialogue entre le régime et l'opposition. L'Iran a déjà proposé ses bons offices dans la sanglante crise syrienne en juillet dernier, mais cette offre a été ignorée par l'opposition syrienne et par les pays arabes et occidentaux qui la soutiennent. Nabil al Arabi estime que Brahimi a une vision globale pour traiter la crise Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al Arabi a affirmé être en concertation quotidienne avec l'émissaire des Nations unies en Syrie, le diplomate Lakhdar Brahimi, sur sa nouvelle mission en Syrie, soulignant qu'ils devaient se rencontrer début septembre au Caire. Brahimi a une vision globale pour le traitement de la crise syrienne et souhaiterait avoir davantage deconsultations autour de la situation en Syrie, a indiqué al Arabi dans des déclarations à la presse au terme de sa rencontre, avant-hier, avec le ministre des Affaires étrangères soudanais Ali Ahmed Karti. L'émissaire onusien devra rencontrer à la fin du mois d'août les membres du conseil de sécurité lors d'une réunion ministérielle convoquée par la France qui préside actuellement le conseil, a-t-il précisé. Brahimi est une personnalité arabe et internationale éminente qui jouit d'une grande expérience pour ce qui est du dossier syrien. Son apport aura été précieux dans la conclusion de l'accord de Taef pour le règlement de la crise au Liban. Plusieurs centaines de civils tués à Daraya près de Damas Plusieurs centaines de civils ont été tués au cours de la semaine écoulée lors d'une vaste opération lancée par les forces syriennes pour reprendre aux insurgés le contrôle de Daraya dans la banlieue sud-ouest de Damas, a rapporté,avant-hier,l'opposition. La Grande-Bretagne, selon le ministre britannique chargé du Moyen-Orient, Alistair Burt, est profondément préoccupée par les informations faisant état du "massacre sauvage de civils" à Daraya. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les corps de 32 civils ont été découverts avant-hier, dans les rues de Daraya. Trois femmes et deux enfants figurent parmi les 32 civils, qui ont été tués "par des tirs ou sommairement éxécutés". Au total 320 personnes, ont total, ont été tuées en une semaine à Daraya, a ajouté l'OSDH, qui a par ailleurs fait état de bombardements des forces syriennes à Alep (nord) et Deraa (sud). Ces violences ont fait des victimes, ajoute l'OSDH sans pouvoir en préciser le nombre. Les Comités locaux de coordination, un autre groupe de l'opposition, a de son côté cité les chiffres de 300 cadavres découverts samedi à Daraya, et 633 morts depuis le lancement de l'offensive des forces gouvernementales. Ces bilans ne peuvent pas être vérifiés de source indépendante, en raison des restrictions de déplacement imposées à la presse par les autorités syriennes. A Londres, le ministre chargé du Moyen-Orient au Foreign Office, Alistair Burt, a souligné que ces nouveaux massacres, s'ils étaient confirmés, constitueraient une "atrocité d'une nouvelle ampleur, exigeant une condamnation sans équivoque de toute la communauté internationale". Cela "met en lumière le besoin urgent d'une action internationale pour faire cesser les violences, mettre fin à cette culture de l'impunité et faire répondre de leurs actes les responsables" de ces exactions, a-t-il ajouté. Le ministre ajoute s'en être entretenu avec le représentant spécial conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi. 7000 réfugiés bloqués à la frontière avec la Turquie Quelque 7000 réfugiés syriens sont bloqués à plusieurs postes-frontières avec la Turquie. Ankara a temporairement interrompu l'accueil des Syriens qui fuient les combats dans leur pays, le temps de mettre en place de nouveaux camps capables de les recevoir. Deux nouveaux camps de réfugiés d'une capacité de 10'000 personnes sont en cours de construction à Gaziantep et Hatay, deux provinces du sud de la Turquie près de la frontière syrienne, a indiqué un responsable turc. Il a précisé que des vivres et de l'aide humanitaire étaient toutefois distribués aux réfugiés coincés dans le "no man's land" séparant les deux pays. Le nombre de réfugiés syriens abrités en territoire turc dans plusieurs camps de toile ou de préfabriqués a doublé au cours des deux derniers mois pour atteindre quelque 80 000 personnes. Un hélicoptère s'écrase à Damas Un hélicoptère s'est écrasé, hier, près d'une mosquée dans le quartier de Qaboun, dans l'est de Damas, a annoncé la télévision officielle syrienne alors que des explosions et des tirs ont résonné dès l'aube dans la capitale. La télévision n'a pas donné plus de précision mais l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a annoncé que l'hélicoptère avait vraisemblablement été touché alors qu'il participait aux combats dans la zone. Les rebelles syriens, qui n'ont en général que des armes légères à opposer aux forces gouvernementales, avaient déjà affirmé avoir abattu un avion de l'armée le 13 août dans la province de Deir Ezzor (Est). L'OSDH a également fait état de combats entre l'armée du président Bachar al-Assad et des rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) dans plusieurs quartiers du nord-est de Damas, en particulier celui de Jobar, où l'opposition est forte, et dans des villes de la banlieue est de la capitale.