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“Se recroqueviller sur soi-même est mortel pour une banque” Le gouverneur de la Banque centrale du Luxembourg à propos des nouvelles règles pour les activités bancaires et la gestion des risques de crédits :
La qualité d'une réglementation bancaire dans un pays donné est importante dans la mesure où elle "conditionne la stabilité financière, laquelle constitue un vecteur sous-jacent à une bonne politique monétaire ". c'est ce qui ressort de la rencontre qui a regroupé, samedi à Alger, le gouverneur de la Banque centrale du Luxembourg, Yves Mersch, avec son homologue de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, ainsi que des représentants de la place bancaire algérienne. Cette rencontre avait pour objectif de développer les principes et les règles devant régir les activités bancaires et la gestion des risques des crédits. Dans son intervention, M. Mersch, qui est également membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a considéré l'ampleur de l'internationalisation actuelle du secteur financier et recommande à l'Algerie de ne pas appréhender la finance sous le prisme national uniquement. M. Mersh, dont le pays compte 155 banques, avec un bilan global de 850 milliards d'euros, et près de 8 000 fonds d'investissements totalisant des avoirs de 2.000 milliards d'euros, a recommandé que les banques se mettent rapidement au diapason de l'évolution du secteur financier international. Pour cela, il ne suffit pas, selon lui, de se conformer aux principes du comité de Bâle. Ce comité, rappelle-t-on, relève de la Banque des règlements internationaux (BRI) et a pour rôle d'élaborer les dispositifs de réglementation prudentielle ainsi que de contrôle bancaire sur la délivrance des agréments aux banques, la réglementation bancaire et la supervision des assujettis. Dans ce sens, il a estimé que la mise à niveau selon les principes et les standards bancaires internationaux passe également par la multiplication des relations et la recherche de coopération avec les banques de la région. ''Se recroqueviller sur soi-même est mortel pour une banque'', a-t-il averti. Il a néanmoins reconnu que le choix que doit porter le système bancaire d'un pays émergent sur l'un des modèles internationaux (systèmes anglo-saxon ou européen notamment) en matière de réglementation bancaire adaptée au contexte national est un ''arbitrage difficile à faire''. Cependant, des principes de base doivent régir l'élaboration de toute réglementation bancaire. Il s'agit, a-t-il expliqué, d'éviter l'instauration de règles sous la pression d'événements conjoncturels donc non durables. En outre, le législateur doit, en matière bancaire, avoir la capacité de mener de larges consultations. ''Plus un règlement est fait sans l'adhésion des intéressés, moins il sera appliqué'', a-t-il dit. Par ailleurs, et en ce qui concerne le risque crédits, le gouverneur de la Banque du Luxembourg a encore averti qu'aucun relâchement n'était permis quant aux règles régissant cette catégorie de risques, et ce, quelle que soit la conjoncture financière du pays considéré. Pour lui, même si les banques enregistrent des liquidités considérables, tout laxisme dans les critères d'octroi des crédits reste interdit. A son tour, le gouverneur de la Banque d'Algérie a affirmé que la place bancaire algérienne d'aujourd'hui se caractérise par une ''convergence avec les règles internationales de bonne conduite'', même si le secteur a été marqué, il y a quelques années, par la mise en liquidation de plusieurs banques privées. S'exprimant sur le renforcement progressif de la supervision des banques en Algérie, M. Laksaci a indiqué que les organes de supervision (Banque d'Algérie et Commission bancaire) ont pu renforcer aussi bien le contrôle sur pièce (contrôle des documents) que le contrôle sur place des banques, parallèlement aux différents audits et au processus d'assainissement des banques publiques mené. Il a encore fait savoir qu'une mission conjointe FMI-BM a été menée en 2003 et en 2007 en Algérie pour l'évaluation du système bancaire algérien au titre du Programme d'Evaluation du Système Financier FSAP (Financial System Assessement Program). A ce propos, il a considéré que ces programmes d'évaluation étaient d'autant plus importants que l'Algérie se prépare activement à la mise en place de Bâle 2 élaboré par le Comité de Bâle. De plus, la Banque d'Algérie a mis en place les indicateurs de solidité financière des banques, dont les résultats sont publiés depuis 2004 dans son rapport annuel sur l'évolution économique et monétaire.