L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et l'Iran reprendront leurs discussions directes sur le programme nucléaire iranien à la mi-octobre, a indiqué, hier, une source diplomatique proche de l'agence onusienne, en marge de sa 56e conférence générale annuelle en cours à Vienne. L'AIEA n'a donné aucune précision sur la date ou le lieu de cette nouvelle rencontre. La dernière, le 24 août à Vienne, s'était soldée par un échec, comme la visite à Téhéran entreprise en mai par le directeur général de l'AIEA, le Japonais Yukiya Amano. L'information sur une nouvelle rencontre tombe au lendemain d'accusations sans précédent portées à Vienne contre l'AIEA par le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Fereydoun Abbasi Davani, disant craindre que l'AIEA soit infiltrée par des saboteurs. Il se référait à une coupure de lignes électriques due, d'après lui, à un attentat à l'explosif dans le site nucléaire souterrain de Fordo. Le site de Fordo, enfoui sous une montagne, est considéré comme le seul en Iran à l'abri d'une frappe militaire. L'Iran y enrichit de l'uranium jusqu'à 20% pour son réacteur de recherche, ce qui la rapproche du niveau nécessaire à la fabrication de l'arme atomique (90%). Téhéran dément toutefois toute visée militaire dans son programme nucléaire, affirmant enrichir de l'uranium jusqu'à 5% pour produire de l'électricité et jusqu'à 20% pour des isotopes médicaux, utilisés pour le diagnostic de certains cancers. Malgré plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) et une rafale de sanctions, l'Iran continue à enrichir de l'uranium, un droit qu'il revendique en tant que signataire du Traité de non-prolifération nucléaire. En dépit de cette impasse, le 17 septembre, Yukiya Amano avait souligné sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'Iran, notamment concernant l'organisation de visites sur certains sites considérés comme suspects par l'agence. Au cours d'une rencontre avec Yukiya Amano en marge de la conférence générale, qui rassemble les 155 pays membres, Fereydoon Abbasi Davani avait indiqué, avant-hier, qu'il était d'accord pour continuer les discussions.