La Chine a reconnu, hier, qu'elle aurait "d'énormes difficultés" à atteindre son objectif de 10% de croissance du commerce extérieur pour 2012, dans un contexte de ralentissement économique mondial. "Nous devons encore nous efforcer de réaliser les objectifs fixés au début de l'année, mais nous sommes confrontés à d'énormes difficultés", a déclaré le porte-parole du ministère du Commerce, Shen Danyang, lors d'un point de presse mensuel. "La demande extérieure va probablement devenir encore plus faible que ce que nous avons vu durant les huit premiers mois de l'année", a poursuivi M. Shen. Entre janvier et août, le commerce extérieur chinois a connu une expansion de seulement 6,2% en rythme annuel, tandis qu'au mois d'août, les exportations n'ont progressé que de 2,7% et les importations ont chuté de 2,6%, selon des chiffres publiés en début de semaine dernière par le ministère du Commerce. L'an dernier, les exportations chinoises avaient encore progressé de plus de 20% et les importations de près de 25%. La plus faible croissance du commerce extérieur chinois pèse sur la hausse du Produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale, qui a ralenti pour tomber avec 7,6% au deuxième trimestre à son plus faible niveau en trois ans. Le gouvernement chinois a annoncé récemment des mesures destinées à "stabiliser" les exportations, prévoyant notamment des baisses de taxes pour les exportateurs ainsi que des procédures douanières simplifiées. Investissements directs étrangers toujours en baisse Les investissements directs étrangers (IDE) en Chine ont continué à reculer en août, s'affichant en baisse de 1,4% par rapport à l'année précédente, a annoncé le gouvernement, hier, dans un contexte de faiblesse de l'économie chinoise et mondiale. Les IDE dans la deuxième économie mondiale ont atteint 8,3 milliards de dollars en août, selon un communiqué du ministère du Commerce. Cette chute poursuit une tendance à la baisse observée depuis novembre, avec pour exception une hausse marginale de 0,05% en mai. Le gouvernement a invoqué le ralentissement de l'économie mondiale, la crise de la dette en Europe, ainsi qu'une hausse des coûts et une faible demande en Chine, pour expliquer ces statistiques. La croissance du PIB chinois a montré un ralentissement sur six trimestres consécutifs, ne progressant que de 7,6% au deuxième trimestre 2012, sa plus mauvaise performance depuis trois ans. Sur les huit premiers mois de l'année, les compagnies étrangères ont investi 75,0 milliards de dollars dans des usines et d'autres projets en Chine, soit un recul de 3,4% par rapport à la même période de l'année dernière, selon le communiqué. Les investissements des 27 pays membres de l'Union européenne ont décru de 4,1% sur un an de janvier à août, tandis que ceux en provenance des Etats-Unis ont baissé de 2,9%. Les capitaux en provenance de 10 pays d'Asie, dont Hong Kong, le Japon, les Philippines, la Malaisie, Singapour et la Corée du Sud ont aussi affiché un recul de 5% sur un an sur cette période.