Les Etats-Unis ont vu leurs exportations croître bien plus vite que leurs importations en octobre, ce qui a permis une baisse inattendue et bienvenue de leur déficit commercial, prometteuse pour le pays et le reste du monde. L'ascendant pris par les exportations laisse présager une contribution positive du commerce extérieur à la croissance du PIB américain au quatrième trimestre, contrairement au précédent, tandis que la hausse du volume des échanges avec le reste de la planète laisse penser que la reprise s'installe effectivement à l'échelle mondiale. Les chiffres publiés jeudi par le département du Commerce, montrent néanmoins que, si elles restent à leur plus haut niveau depuis près d'un an, les importations et les exportations américaine ont fortement ralenti en octobre. Cela pourrait être le premier signe de la baisse attendue de la vigueur de la reprise économique en cours aux Etats-Unis depuis l'été. Le solde négatif de la balance commerciale a reculé en octobre de 7,6% par rapport à septembre, pour s'établir à 32,9 milliards de dollars, alors que les analystes estimaient qu'il s'était creusé à 36,8 milliards de dollars. La progression des échanges de la première économie mondiale avec le reste de la planète a nettement ralenti, n'augmentant que de 1,4% par rapport au mois précédent, après une hausse de 4,3% en septembre. Les analystes et la Bourse de New York ont cependant préféré saluer le fait que le volume des échanges avait poursuivi sa progression pour le deuxième mois de suite, y voyant un signe d'espoir pour l'enracinement de la croissance. "Les exportations et les importations brutes continuent d'augmenter. Le message global des données des mois récents reste celui d'une reprise après la grande récession, tant aux Etats-Unis que chez leurs principaux partenaires commerciaux", relève ainsi Christopher Cornell, de Moody's Economy.com Servies par la faiblesse relative du billet vert, les exportations américaines ont progressé en octobre de 2,6% par rapport à septembre, pour atteindre 136,84 milliards de dollars. La hausse des ventes à l'étranger a été tirée par celles des biens d'équipement (+3,7%), qui sont un des témoins de l'investissement des entreprises, et par celles des automobiles (+5,6%). Les importations, elles, n'ont augmenté que de 0,4% par rapport à septembre, à 169,78 milliards de dollars, après une hausse de 5,6% en septembre. Ce fort ralentissement est lié en grande partie à une baisse - "inexplicable", selon Ian Shepherdson, économiste du cabinet HFE - des importations de pétrole (-10% en volume). Les importations d'automobiles, qui avaient bondi en septembre après le succès de la "prime à la casse", ont continué à augmenter en octobre pour atteindre leur plus haut niveau depuis décembre 2008. "La tendance du commerce extérieur est favorable", estime M. Shepherdson, mais les chiffres du mois "l'exagèrent". En effet, les deux grands déséquilibres dont souffrent les Etats-Unis avec le reste de la planète (leur dépendance aux produits chinois et au pétrole étranger) sont plus que jamais présents, bien que le gouvernement américain affirme vouloir les corriger. Le solde négatif avec la Chine a continué de se creuser, pour atteindre 22,7 milliards de dollars, son plus haut niveau depuis un an, et il est responsable de plus des deux tiers du déficit commercial américain. De plus, bien qu'en baisse de 13,1%, le solde négatif de la balance des produits pétroliers représente encore plus de la moitié du déficit commercial des Etats-Unis. M.K