Me Merouane Azzi, président de la cellule d'assistance judiciaire chargée de l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, a affirmé lors d'une conférence de presse animée au siège du journal "DK news" dimanche dernier, que l'activité des groupes terroristes "a régressé" grâce à la mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Me Azzi a par ailleurs rappelé que l'année 2011 a enregistré le moins de victimes du terrorisme avec 216 victimes contre 1058 en 2007. Il a souligné dans le même contexte que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale a largement contribué à l'atténuation de la crise qu'a traversée l'Algérie et à l'arrêt de l'effusion du sang. Il a rappelé cependant que "1600 terroristes ont été abattus jusqu'à 2006 alors que 8500 autres se sont rendus depuis l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale". M. Azzi a évoqué par ailleurs les propositions formulées par son instance à la présidence de la République en 2011 pour l'introduction de 15 articles complémentaires à la Charte concernant les enfants nés dans les maquis, les femmes violées, les travailleurs licenciés, les victimes des pertes économiques et les détenus du Sud". Pour ce qui est des enfants nés dans les maquis, il a indiqué que leur nombre s'élevait à 500 et qu'ils sont âgés entre 3 à 15 ans. Il rappellera enfin que la cellule a été destinataire de 100 dossiers à ce sujet et qu'elle n'a pu en régler que 37 en raison notamment de l'absence de l'un des deux géniteurs. Dossier des disparus, la cellule d'assistance judiciaire prête à apporter les clarifications Me Merouane Azzi, a par ailleurs affirmé que son instance était prête à apporter "toutes les clarifications" sur le dossier des disparus au rapporteur de l'ONU sur les disparitions forcées qui devra visiter l'Algérie bientôt. Il fera savoir à ce propos qu'il a travaillé en personne et pendant des années sur le dossier des disparus et qu'il était prêt à donner toutes les clarifications au rapporteur onusien spécialisé dans les disparitions forcées qui se rendra en Algérie, sur demande du Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme Navanethem Pillay qui a visité le pays récemment. Le rapporteur onusien doit entendre toutes les familles des disparus pour connaître la vérité, loin des pressions des associations de disparus qui, a-t-il estimé, font du dossier "un fonds de commerce" mettant en garde contre l'instrumentalisation de ce dossier par des parties étrangères pour "faire pression sur l'Algérie". Me. Azzi a réfuté à cet égard les allégations de certaines parties qui ont adressé des rapports "erronés" au Haut-commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme prétendant une implication des services de sécurité dans les disparitions. Il saisira cette occasion pour apporter quelques preuves qui contredisent ces allégations indiquant que parfois il s'agit de "crimes d'honneur, de règlements de compte personnels, d'immigration ou encore d'individus qui ont rejoint des groupes armés à l'insu de leurs familles qui ont bénéficié par la suite d'indemnisations". Il existe parmi les disparus, a-t-il encore souligné, des agents de la Sûreté et de la gendarmerie nationales ainsi que des éléments d'autodéfense. Selon Me. Azzi, 6541 disparus ont été recensés, jusqu'à 2011, dont 6400 disparus dont les familles ont reçu des procès-verbaux de disparition et ont été indemnisées financièrement alors que les familles de 140 personnes n'ont pas reçu ces PV, leurs enfants ne figurant pas sur la liste des disparus auprès des services concernés. Il a conclu à ce propos que les familles de 24 disparus parmi les 140 revendiquent, dans le cadre des associations des disparus, "la vérité et l'application de la justice" au sujet des conditions de disparition de leurs enfants.