Les bataillons que la Cédéao prévoit d'envoyer au Mali pourront combattre sur le terrain au nord où ils appuieront les troupes maliennes face aux islamistes armés, selon le document officiel résumant l'accord conclu entre la Cédéao et Bamako. En ce qui concerne les opérations sur le terrain au nord, les troupes de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) appuieront les troupes maliennes, indique le texte. Après de longues tergiversations, le Mali et la Cédéao se sont accordés dimanche sur un projet de déploiement d'une force africaine pour reconquérir le nord du pays occupé par des islamistes armés. Le matériel militaire aérien sera fourni par des pays comme le Nigeria, mais également par des pays comme la France et d'autres pays de la communauté internationale dotés de ces moyens, est-il annoncé. Selon le même document, il faudrait compter près de deux mois pour la mise en route, sur le terrain dans le nord, des forces alliées contre les djihadistes. Il est acquis que la Micéma (Mission de la Cédéao au Mali), puisse avoir sa base à Bamako ou dans sa plus proche périphérie, en raison des besoins pratiques d'une mission d'intervention et pour coordonner efficacement les actions, selon la même source. La localité de Koulikoro (à 60 km de Bamako) est proposée par le Mali pour accueillir les troupes de la Cédéao qui doivent s'installer au sud du pays. Le document prévoit également qu'une équipe mixte de moins de 140 policiers et gendarmes assure la sécurité de la Micéma. Par ailleurs, des techniciens et des formateurs vont former l'armée malienne pour des opérations de déminage, de police scientifique, est-il annoncé. Une fois que le Conseil de sécurité de l'ONU aura accordé son feu vert pour une intervention au Mali, les autorités militaires de la Cédéao donneront, avec l'aval des politiques, le top de départ des opérations militaires sur le terrain, ajoute le document. Dans la foulée du coup d'Etat militaire du 22 mars qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, tout le nord du Mali est passé sous le contrôle de groupes islamistes armés qui commettent des exactions et imposent aux populations leur interprétation de la loi islamique. La Cédéao prépare depuis plusieurs mois le déploiement de soldats africains au Mali et prévoit, en accord avec Bamako, de transmettre à l'Union africaine un projet de résolution qui devra ensuite être examiné par le Conseil de sécurité des Nations unies. Les choses avancent dans la bonne direction, estime Laurent Fabius Les choses avancent dans la bonne direction pour une intervention dans le nord du Mali, a estimé le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, réaffirmant que la France ne serait pas en première ligne dans une telle opération. Une demande a été faite pour que le Conseil de sécurité des Nations unies bâtisse un plan où il y aura à la fois des Maliens, des forces africaines voisines, et si c'est nécessaire, d'autres forces d'appui, a déclaré M. Fabius, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU qui s'est ouverte, hier, à New York. Je pense qu'on va dans le bon sens. Pour la première fois il y a une espérance qui se lève, a-t-il dit. La France n'est pas en première ligne. Ce serait une faute, parce que ce sont d'abord les Africains qui doivent régler leurs affaires, a-t-il souligné, excluant la présence de toute troupe française au sol. Si on doit faciliter les choses, on le fera, a-t-il ajouté. Bamako et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont fait taire leurs divergences et peaufinent un projet de déploiement d'une force africaine au Mali à présenter à l'ONU, en vue de la reconquête du nord du pays occupé par des islamistes armés. Une réunion à haut niveau sur la crise au Sahel est prévue aujourd'hui en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Nous sommes disponibles pour être facilitateurs avec les différents Etats concernés, à ce stade, il n'est pas question pour nous d'en faire plus, a déclaré pour sa part le ministre français du Développement, Pascal Canfin, lors d'un point presse. Le fait que six otages français soient détenus au Sahel nous donne une responsabilité particulière, a-t-il reconnu, alors qu'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a menacé la semaine dernière de tuer ses prisonniers en cas d'intervention dans le nord du Mali. Bien évidemment, c'est un problème. Maintenant, nous devons aussi prendre nos responsabilités parce que je pense que l'opinion publique française nous reprocherait à juste titre de n'avoir rien fait pour empêcher une éventuelle action (terroriste) sur le territoire français ou contre des intérêts français par des groupes qui sont aujourd'hui au nord-Mali, a-t-il ajouté. Nous mettons tout en œuvre pour y arriver mais nous avons évidemment le souci de la vie des otages en tête et c'est un compromis délicat, a-t-il dit.