Le déploiement de 3 000 soldats au Mali, notamment dans le Nord, occupé par les islamistes d'Ançar Eddine, ne dépend plus que du feu vert des Nations unies, selon les chefs militaires de la Cédéao, dont la réunion a coïncidé avec la visite du chef de la diplomatie française dans les pays de la région. En effet, des chefs militaires de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont affirmé, jeudi, ne plus attendre qu'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU pour déployer 3 000 hommes au Mali, dont le Nord est occupé par des groupes islamistes armés. “La Micema (Mission de la Cédéao au Mali) est prête à exécuter sa mission, à se déployer au Mali", a assuré le chef de l'armée ivoirienne, le général Soumaïla Bakayoko, au terme d'une réunion de deux jours de responsables militaires de la Cédéao à Abidjan pour définir le format et la mission de cette force. “Nous attendons tout juste la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-il expliqué. “Ce sont 3 000 hommes de la Cédéao qui iront au Mali", a-t-il confirmé, ajoutant que “13 pays sur 15" de l'organisation y “seront présents", sans plus de précision. “Le Mali est d'accord pour le déploiement de la Micema", a encore indiqué le général Bakayoko. La prochaine réunion militaire de la Cédéao sur le Mali aura lieu le 9 août dans ce pays, a-t-il annoncé. Le Conseil de sécurité s'est abstenu jusque-là de donner un mandat à une éventuelle force ouest-africaine au Mali, attendant plus de précisions sur ses contours et sa mission. Ces décisions coïncident avec la visite du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, à Niamey, première étape d'une tournée africaine centrée sur le Mali qui le mènera aussi au Burkina Faso, au Sénégal et au Tchad. La consolidation d'un pouvoir politique au Mali, dont le Nord est occupé depuis plusieurs mois par des groupes armés proches d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), sera au cœur de ses entretiens, selon des sources diplomatiques. “L'urgence aujourd'hui, c'est de stabiliser les institutions, stabiliser Bamako", alors qu'“on est dans un processus très fragile", souligne un diplomate sous le couvert de l'anonymat. R. I./Agences