Le candidat républicain à la Maison Blanche Mitt Romney a accusé avant-hier, lundi, Barack Obama de ne pas avoir montré la voie sur la Syrie. Il a lancé un nouvel appel à armer l'opposition, lors d'un discours très critique sur le bilan du président américain au Moyen-Orient. "En Syrie, nous travaillerons avec nos partenaires pour identifier et organiser les membres de l'opposition qui partagent nos valeurs, et nous ferons en sorte qu'ils obtiennent les armes dont ils ont besoin pour vaincre les tanks, hélicoptères et chasseurs d'Al-Assad", a déclaré Mitt Romney. Il s'est exprimé à l'Institut militaire de Virginie, dans l'est des Etats-Unis. Qualifiant d'échec la politique de Barack Obama, le républicain a rappelé que "plus de 30 000 hommes, femmes et enfants ont été massacrés par le régime d'Al-Assad ces vingt derniers mois". Le candidat avait déjà appelé à armer l'opposition dans de précédents discours. Bouclier antimissiles : "Je mettrai en place des défenses antimissiles pour (nous) protéger contre les menaces. Et sur ce point, il n'y aura aucune flexibilité avec Vladimir Poutine", a lancé Mitt Romney, pesant ses mots pour marquer le contraste avec le président qui avait déclaré en avril au président russe, d'alors, Dmitri Medvedev, qu'il aurait "plus de flexibilité" à ce sujet s'il était réélu le 6 novembre. Moscou s'oppose à la mise en place par l'Otan d'un bouclier antimissiles en Europe. Celui-ci est destiné à protéger l'Europe de tirs provenant du Moyen-Orient, en particulier d'Iran. Une première partie est déjà active. Double attentat suicide contre les services de sécurité près de Damas En Syrie, un double attentat suicide a visé notamment un important siège des services de renseignements de l'armée de l'air à Harasta, près de Damas, ont indiqué, hier, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme et le Front al-Nosra, un groupuscule islamiste qui a revendiqué l'attaque. Quelques heures après l'attentat, l'armée syrienne a bombardé hier matin, Harasta, située à 10 km au nord-est de Damas, a indiqué l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et médecins sur le terrain. Lundi soir, deux explosions à une vingtaine de minutes d'intervalles, ont visé le siège provincial des services de renseignements de l'armée de l'air et un centre de maintenance des véhicules militaires, selon Rami Abdel Rahmane, chef de l'OSDH. La première explosion a eu lieu vers 20H30 (17H30 GMT), a-t-il précisé, ajoutant ne pas avoir de bilan pour le moment, tout en estimant que celui-ci devrait être très lourd. Le Front Al-Nosra, proche d'Al-Qaïda, a revendiqué ces attentats. Par ailleurs, à Alep, des bombardements ont visé au sud les quartiers d'Al-Kalassé et de Boustane El-Qasr, au centre celui de Sayyed Ali et à l'est celui de Chaar. La deuxième ville de Syrie est l'enjeu d'une bataille cruciale depuis mi-juillet, selon l'OSDH. Les violences à travers la Syrie ont fait jusqu'ici au moins 32 000 morts, en vaste majorité des civils, depuis le début mi-mars 2011 d'un soulèvement contre le régime, selon un décompte de l'OSDH. Le chef du Conseil national en visite en Syrie Le chef du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition en exil, s'est rendu, avant-hier, en Syrie, près de la frontière turque, pour la première fois depuis sa désignation en juin dernier, ont indiqué des responsables de la rébellion. Abdel Basset Sayda a visité la localité syrienne de Bab Al-Hawa, frontalière de la Turquie, dans la province d'Idleb, où il a rencontré plusieurs responsables de l'Armée syrienne libre (ASL), selon deux de ses leaders.Les chefs des conseils militaires de l'ASL pour les provinces d'Alep et d'Idleb participaient notamment à cette réunion, consacrée en partie à la question du financement et du soutien aux groupes rebelles de ces régions du nord-ouest du pays. Abdel Basset Sayda était accompagné de plusieurs membres du CNS, mais également du général Moustapha Al-Cheikh, le plus haut-gradé des officiers déserteurs. Le CNS doit se réunir la semaine prochaine à Doha pour tenter de s'élargir à d'autres groupes hostiles au régime de Damas, a annoncé, avant-hier, l'un de ses membres. L'OTAN se dit prête à défendre la Turquie L'OTAN s'est dit prête, hier, à défendre la Turquie dans la crise qui l'oppose à la Syrie à sa frontière, dans le sud-est du pays. Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a précisé à Bruxelles qu'Ankara pouvait compter sur l'Alliance Atlantique, qui a "tous les plans nécessaires en place pour protéger et défendre la Turquie si nécessaire". Ban demande au régime de Damas un cessez-le-feu unilatéral De son côté, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé, hier, le régime syrien à mettre en place un cessez-le-feu unilatéral, et demandé aux forces d'opposition de l'accepter, lors d'une conférence de presse commune avec le président français François Hollande. La situation a atteint un stade inacceptable, il est insupportable que la population continue à souffrir de cette manière. C'est pourquoi j'ai fait comprendre au gouvernement syrien qu'il doit immédiatement déclarer un cessez-le-feu unilatéral, a déclaré M. Ban avant d'exhorter l'opposition à l'accepter.