Les avocats nommés par la Cour pénale internationale (CPI) pour représenter le fils de Mouammar Kadhafi ont assuré, hier, que Seïf Al-Islam serait sans aucun doute condamné à mort et pendu s'il devait être jugé en Libye. Même si le gouvernement libyen a éludé le sujet, soyons clairs : s'il est condamné en Libye, M. Kadhafi sera pendu, a assuré l'avocate Melinda Taylor lors d'une audience publique à La Haye, où siège la CPI. La CPI et la Libye se disputent le droit de juger Seïf Al-Islam, 40 ans, détenu à Zenten à 170 km au sud-ouest de Tripoli, depuis son arrestation en novembre 2011, et l'ex-chef du renseignement libyen Abdallah Al-Senoussi, 63 ans, extradé vers la Libye début septembre par la Mauritanie. Les autorités libyennes avaient déposé le 1er mai une requête contestant la compétence de la CPI pour juger Seïf Al-Islam, soupçonné de crimes contre l'humanité, et les parties devaient exprimer leur vue sur le sujet mardi et mercredi. Une décision de la Cour n'est pas attendue avant plusieurs semaines. Les autorités libyennes avaient affirmé mardi posséder assez de preuves pour poursuivre Seïf Al-Islam sur base d'un acte d'accusation identique à celui présenté par le procureur de la CPI. Mais si le représentant de la Libye Ahmed Al-Jehani avait assuré que son pays s'engageait à offrir un procès juste et équitable à Seïf Al-Islam, il avait également reconnu que c'est un processus compliqué et la Libye a besoin de plus de temps. Melinda Taylor a soutenu, hier, qu'un procès de Seïf Al-Islam en Libye ne sera pas motivé par un désir de justice, mais un désir de vengeance et que son droit à un procès équitable continuait d'être violé.