Représentants de la direction et des salariés de Sanofi se sont réunis, avant-hier, dans une atmosphère houleuse, lors de plusieurs comités d'entreprise du groupe pharmaceutique qui a annoncé son intention de supprimer plus de 900 postes d'ici à 2015. Selon des sources syndicales, les vifs échanges ont conduit à des interruptions de séance. Ca se passe mal, parce que la direction veut parler des mesures sociales d'accompagnement et pas de la justification du plan, a précisé une source syndicale. Au total, quatre Comités centraux d'entreprise (CCE) et deux Comités d'entreprise (CE) se sont tenus en région parisienne et à Lyon. Les élus du personnel se sont rendus à ces réunions pour réclamer l'abandon du projet de restructuration du groupe, annoncé le 5 juillet. En fin de journée avant-hier, à la sortie du CCE Recherche, l'élu CGT Laurent Ziegelmeyer a décrit une journée totalement infructueuse et un climat très électrique entre la direction et une intersyndicale soudée. La veille, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a confirmé le nombre de 914 suppressions de postes qui était évoqué dans le document de la direction, tout en faisant état de conditions nouvelles relatives au plan. Sanofi annonce désormais zéro licenciement, se contentant exclusivement pour ses mesures de restructuration d'un plan de départs volontaires limité à 914 postes, a-t-il dit à la presse. On a l'impression que c'est encore une opération de communication de la part de la direction et que le gouvernement s'est bêtement fait avoir une nouvelle fois, a aussitôt réagi Thierry Bodin. Selon les syndicats, à Chilly-Mazarin, des membres de la direction des ressources humaines sont convenus qu'il n'y avait pas vraiment de nouveauté dans les déclarations du ministre, en dehors de l'annonce d'une mission ministérielle concernant le site de Toulouse. Toujours à propos de Toulouse, M. Montebourg a confirmé que l'infectiologie et quelques fonctions support de ce site, qui emploie 620 personnes, seraient concernées par les restructurations. Des départs basés sur le volontariat Selon un nouveau document de la direction, transmis au CCE SAR&D (Sanofi-Aventis Recherche et Développement), les activités anti-infectieux de Toulouse seraient transférées dans la région lyonnaise, celles consacrées à la chimie liée aux anti-infectieux à Vitry-Alfortville (Val-de-Marne). Soit 96 postes, selon des sources syndicales.Pour l'ensemble de Sanofi-Aventis Recherche et Développement, le projet de réorganisation pourrait conduire à la réduction d'environ 170 postes, indique le texte. Mais la direction pose pour principe que les suppressions de postes se feront par le volontariat. La direction souhaitant recourir exclusivement au volontariat pour mettre en place cette nouvelle organisation, s'attachera notamment à tout mettre en œuvre pour faciliter les mobilités professionnelles et/ou géographiques sur l'ensemble des postes ouvertes au sein de SAR&D et au sein du groupe, affirme-t-elle. Environ 150 personnes ont manifesté, avant-hier à la mi-journée devant le site de Sanofi de Chilly-Mazarin. Ils étaient plus de 300 selon Thierry Bodin. En 2011, le groupe Sanofi a réalisé plus de 33 milliards d'euros de chiffre d'affaires et des bénéfices de près de 9 milliards. Le groupe est en passe de devenir la première capitalisation boursière française.