Les cours des métaux industriels échangés au London Metal Exchange (LME) ont sensiblement reculé cette semaine, l'aluminium glissant même au plus bas depuis un mois, dans un marché refroidi par des prévisions moroses sur la croissance économique mondiale et l'activité en Chine. Accentuant son repli de la première semaine d'octobre, le marché des métaux a continué à entamer les gains importants engrangés au cours du mois précédent, alors que se dissipe l'optimisme déclenché début septembre par les mesures exceptionnelles des banques centrales américaine et européenne pour soutenir la reprise économique. Après l'annonce d'un abaissement lundi des prévisions de la Banque mondiale (BM) sur la croissance économique mondiale en 2012, "le moral des investisseurs a continué de se détériorer, miné par la publication des résultats très ternes d'Alcoa", a souligné William Adams, analyste du cabinet Fast Markets. Le géant américain de l'aluminium a annoncé mardi qu'il était tombé dans le rouge au troisième trimestre, et a surtout abaissé ses prévisions de croissance de la demande mondiale d'aluminium cette année de 7% à 6% en raison du ralentissement de l'activité en Chine, premier pays consommateur de métaux industriels. "Le marché a été pénalisé non seulement par les perspectives moroses d'Alcoa, mais aussi par des chiffres décevants sur les ventes de voitures en Chine, qui ont enregistré un repli inattendu sur un an en septembre", ont ajouté les experts de Commerzbank, pour qui "les indicateurs chinois continuent de dicter sa direction aux (prix des) métaux de base". De son côté, le Groupe international d'études sur le cuivre (ICSG) a estimé mercredi que le marché mondial du cuivre devrait enregistrer en 2013 un excédent de production de 460 000 tonnes, en raison du ralentissement attendu de la consommation chinoise. "Dans l'ensemble, le moral du marché semble s'être profondément assombri, et la révision (à la baisse) des prévisions du Fonds monétaire international (FMI) pour la croissance mondiale de cette année et de l'année prochaine ont été un catalyseur" pour accélérer encore davantage la glissade des cours, a noté M. Adams. Le FMI a abaissé la semaine passée sa prévision de croissance mondiale pour 2012, à +3,3% contre +3,5% précédemment, citant l'aggravation de la crise en Europe, mais pointant également le net ralentissement de la croissance chinoise, désormais estimée à +7,8% pour l'année. Toutefois, "les perspectives d'investissements publics dans les infrastructures chinoises pourraient soutenir les prix" et modérer leur repli "pendant encore un moment", a tempéré William Adams. En effet, "la demande chinoise (de métaux) devrait être stimulée par ces dépenses d'infrastructures, et on voit déjà des signes d'embellie dans le secteur de l'énergie (dont les installations sont très gourmandes en cuivre, ndlr)" ont indiqué dans un rapport les analystes de Barclays Capital, notant que "même une petite amélioration de l'activité" pourrait provoquer un sursaut du marché. L'ALUMINIUM est tombé, jeudi, à 1 993 dollars la tonne, son plus bas niveau depuis le 7 septembre. En fin de semaine, la tonne de PLOMB a glissé à 2 150 dollars et celle de NICKEL à 17 280 dollars, leurs plus bas niveaux depuis la mi-septembre. Le nickel reste pénalisé par l'abondance de l'offre. Selon les chiffres du Groupe international d'études sur le nickel (INSG), en dépit d'une demande robuste d'acier inoxydable, l'excédent de production sur le marché mondial du nickel devrait atteindre 50 000 tonnes en 2012 et 70 000 tonnes en 2013. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8168 dollars cette semaine contre 8321 dollars une semaine plus tôt. L'aluminium valait 2 002 dollars la tonne contre 2 114 dollars. Le plomb valait 2 156 dollars la tonne contre 2 275 dollars. L'étain valait 21 676 dollars la tonne contre 22 525 dollars. Le nickel valait 17 290 dollars la tonne contre 18 654 dollars. Le zinc valait 1 937 dollars la tonne contre 2 065 dollars.