Si les pays intensifient leurs efforts de réduction de la faim, l'Objectif du Millénaire pour le développement, consistant à diminuer de moitié la proportion de personnes affamées dans le monde d'ici 2015, est encore à notre portée, a déclaré le Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à la session d'ouverture du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) avant-hier. José Graziano da Silva a souligné que d'importants progrès ont été accomplis pour faire reculer le nombre d'affamés de 132 millions de personnes depuis 1990. Dans les pays en développement, leur part est tombée de 23,2 à 14,9 %. Il a déploré que quelque 870 millions de personnes soient encore sous-alimentées, et que la faim ait par ailleurs augmenté en Afrique et au Proche-Orient, en ajoutant que les progrès de réduction de la faim sont au point mort depuis 2007. "Alors que nous renouvelons et renforçons notre engagement pour atteindre l'OMD ciblant la réduction de la faim, portons notre regard au-delà, vers son éradication totale. Car lorsqu'on parle de faim, le seul chiffre acceptable est zéro", a affirmé M. Graziano da Silva. Le CSA est la principale plateforme de gouvernance inclusive où toutes les parties prenantes œuvrent de façon coordonnée à la sécurité alimentaire et à une meilleure nutrition pour tous. C'est un organe intergouvernemental ouvert à la société civile, au secteur privé, aux organisations internationales et régionales et aux institutions philanthropiques concernées. Dix-huit ministres sont attendus à la session de cette année. Défi Faim Zéro Durant la session d'ouverture, un autre appel à l'action a été lancé par le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon dans un message vidéo: "Vous êtes au cœur du prochain grand enjeu - éliminer la faim de notre vivant." "Notre Défi faim zéro poursuit cinq objectifs, à savoir: Un monde où chacun a accès à une alimentation nutritive et en quantité suffisante tout au long de l'année ; mettre fin à la malnutrition chez les femmes enceintes et les enfants en bas âge, et de la tragédie des retards de développement.Donner les moyens aux petits exploitants et en particulier aux femmes, qui produisent la majeure partie de la nourriture du monde de doubler leur productivité et leurs revenus et réduire les pertes de nourriture après la production, arrêter le gaspillage et promouvoir une consommation responsable ", Nécessité d'intensifier les investissements agricoles Le chef de la FAO a qualifié le CSA de "clef de voûte de la nouvelle gouvernance mondiale que nous sommes en train d'édifier ensemble". Il a exhorté la communauté du CSA à œuvrer de façon concertée pour élaborer des principes d'investissement agricole responsable respectant les droits, les moyens d'existence et les ressources. En mai dernier, au terme de négociations inclusives et participatives, le CSA a approuvé les "Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale". Le Comité va maintenant entamer un processus analogue de deux ans qui aboutira à des principes d'investissement agricole responsable venant compléter les directives volontaires. "Trouver un accord sur des questions si complexes prend du temps", a déclaré le Président du CSA Yaya Olaniran, mais le résultat sera des politiques bien ancrées dans la réalité et bénéficiant du soutien de tous". Ertharin Cousin, Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), et Kanayo F. Nwanze, Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), ont également prononcé des allocutions à la cérémonie d'ouverture.