Le coordinateur du mouvement d'opposition tunisien Nidaa Tounès à Tataouine (sud de la Tunisie) est mort en marge d'affrontements jeudi entre ses partisans et des manifestants proches des islamistes au pouvoir, selon son parti et le ministère de l'Intérieur. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khaled Tarrouche, a confirmé les violences mais assuré que la victime avait été terrassée par une crise cardiaque. Une manifestation organisée par la Ligue de protection de la révolution, une coalition d'organisations proches de la coalition au pouvoir en Tunisie dirigée par les islamistes d'Ennahda, s'est rendue dans l'après midi au siège de l'URAP. Le défilé a ensuite dégénéré face au siège du syndicat et les deux camps se sont affrontés avec des cocktails molotov et des pierres, selon le ministère de l'Intérieur. Nidaa Tounès assure pour sa part que les violences provenaient uniquement du camp des manifestants qui ont investi le siège de l'URAP, frappant des occupants avec des bâtons. Le ministère et le parti indiquent par ailleurs qu'il y a plusieurs blessés sans pouvoir en préciser le nombre. Nidaa Tounès a été fondé cet été par Béji Caïd Essebsi, le deuxième Premier ministre de transition après la révolution de 2011. Selon des sondages, ce mouvement connaît une popularité croissante. La coalition au pouvoir et plus particulièrement Ennahda l'accuse de rassembler les tenants du régime du président déchu Zine El Abidine Ben Ali. Deux décrets garantissant la liberté de presse seront appliqués Le gouvernement tunisien a annoncé mercredi dernier qu'il allait mettre en œuvre deux décrets de novembre 2011 garantissant la liberté de la presse et organisant l'audiovisuel, satisfaisant ainsi une revendication du secteur des médias le jour d'une grève des journalistes. Le gouvernement a annoncé que la coalition gouvernementale avait décidé de mettre en œuvre les décrets 115 et 116 qui organisent le secteur de l'information. L'application de ces décrets, signés le 2 novembre 2011 par l'ex-président intérimaire de la république, Foued Mebazaa, était bloquée par le gouvernement de coalition dirigé par les islamistes d'Ennahda depuis son arrivée au pouvoir fin 2011. Les autorités jugeaient ces décrets incomplets mais n'en avaient jamais rédigé de nouveaux si bien que le gouvernement était accusé par des journalistes d'avoir un pouvoir discrétionnaire sur le monde des médias. Le décret 115 relatif à la liberté de la presse, de l'imprimerie et de l'édition résume les droits des journalistes, interdisant notamment des restrictions à la liberté de circulation des informations et protégeant les sources des journalistes. Le décret 116 crée pour sa part une Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle qui garantit la liberté de communication audiovisuelle. Cet organe est appelé notamment à délivrer les licences des radios et télévisions tunisiennes. Zied El Heni membre du bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) s'est dit satisfait de cette décision mais a regretté que le gouvernement ait mis autant de temps à s'y résoudre.