Novartis a inauguré, vendredi dernier, sa nouvelle unité de recherche et développement sur son site de Nyon-Prangins (VD), en présence du conseiller d'Etat vaudois Philippe Leuba. L'entreprise a également tiré un bilan prometteur de ses activités neuf mois après l'annonce de son plan de relance. La rénovation complète de l'unité recherche et développement a nécessité plus de dix millions de francs. "Il s'agit du premier symbole tangible de la nouvelle dynamique de croissance du site de Nyon-Prangins", a déclaré devant la presse le président de Novartis Suisse Pascal Brenneisen. Engagements tenus En plus de ce bâtiment, Novartis compte en effet investir dans les 5 ans au moins 40 millions de francs pour améliorer durablement la rentabilité du site, a rappelé Pascal Brenneisen. A ce jour, trois millions ont déjà été débloqués. Avant la fin novembre, le comité exécutif de Novartis validera ces projets issus des groupes de travail et débloquera les moyens nécessaires. "C'est un acquis sur lequel nous ne reviendrons pas", a assuré M. Brenneisen. Même si rien n'est jamais gagné, l'ensemble des paramètres sont encourageants, a-t-il poursuivi. "On peut être fier du chemin parcouru en quelques mois, grâce aux efforts exceptionnels du personnel et à une coopération efficace avec les responsables politiques à tous les niveaux". Le chef de l'économie vaudoise Philippe Leuba, s'est dit doublement satisfait. Une unité de recherche et développement, c'est synonyme d'innovation, s'est-il réjoui. En outre, le respect de la parole donnée se concrétise. Voyants au vert Eric Reinartz, responsable du site de Nyon, a abondé dans ce sens. "Neuf mois après l'annonce du plan d'action, la feuille de route est respectée", a-t-il déclaré. Tous les projets stoppés en début d'année ont été repris. Les effectifs ont progressé de quelque 5% depuis janvier. D'ici à mars 2013, le site aura passé de 680 à 780 personnes. Novartis a notamment recruté plusieurs anciens employés de Merck Serono. Le volume de production est en hausse de 12 à 15%, sans compter la production d'usines tierces en train d'être rapatriée depuis d'autres pays d'Europe. Conséquence de ces transferts, le site est parvenu à produire 37 millions d'unités en plus, soit une augmentation d'environ 17%, a-t-il détaillé. Croissance en Russie A ce jour, l'usine produit quasiment 200 millions d'unités par année. Et le site génère de l'innovation en lançant de nouveaux produits ou formulations. M. Reinatz a cité un exemple très encourageant, celui du Voltaren Dolo forte Emulgel 2%. Lancé en mai dernier, ce médicament a pris la première place de son secteur en Suisse après un mois seulement. Leader européen au niveau de la production d'OTC (produits d'automédication, des médicaments liquides, crèmes et sirops, notamment dans le domaine toux et refroidissements), le site de Nyon est le seul à gérer un produit de sa conception à sa commercialisation, a rappelé le directeur. Si la croissance du secteur OTC demeure modeste en Europe occidentale, elle est très forte en Russie et en Amérique latine et devrait s'y poursuivre, selon M. Reinatz. L'objectif des investissements prévus est aussi d'obtenir l'homologation du site de production par les autorités sanitaires américaines (FDA) afin de créer un nouveau débouché pour ces produits. Plan de quartier Concernant la réaffectation d'une partie des terrains appartenant à Novartis, les études sont en cours, a noté le directeur. L'entreprise fait partie du groupe de travail consacré au plan de quartier avec les communes de Prangins et Nyon. Fin octobre 2011, Novartis a annoncé un plan de restructuration entraînant la suppression de 2000 emplois dans le monde, dont 320 à Nyon. La mesure signifiait à terme la fermeture du site vaudois. Le personnel, les syndicats et les autorités politiques se sont fortement mobilisés pour sauver le site. Le 17 janvier, Novartis a renoncé à ces mesures et annoncé son plan de relance.