L'ONU travaille sur le projet d'une force de maintien de la paix en Syrie en cas de cessez-le-feu durable sur le terrain, a annoncé, avant-hier, le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Hervé Ladsous. Je confirme que nous réfléchissons à ce qui se passera si un cessez-le-feu et une solution politique émergent, à ce que nous pouvons faire pour contribuer à la sécurité et à la protection des civils, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à New York qui coïncidait avec la visite à Damas du médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi. Nous nous préparons à agir si c'est nécessaire et si un mandat est approuvé par le Conseil de sécurité pour déployer une telle force, a-t-il ajouté. Le Conseil devrait en effet donner son feu vert à une telle initiative. Or ses 15 membres sont profondément divisés sur la question, la Russie et la Chine protégeant leur allié syrien de toute pression en utilisant leur droit de veto. M. Ladsous a souligné qu'il était prématuré de citer un chiffre concernant les effectifs de cette éventuelle force et que cela dépendrait de sa mission précise. Ahmad Ramadan, chef du bureau d'information du Conseil national syrien (CNS), principale instance de l'opposition, avait indiqué il y a quelques jours que M. Brahimi envisageait le déploiement d'une force de maintien de la paix en Syrie, ce que M. Brahimi avait ensuite démenti. Le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, qui a rencontré à Damas le président syrien Bachar Al-Assad, a appelé les belligérants à observer une trêve pendant la fête musulmane de l'Aïd Al-Adha, du 26 au 28 octobre. Les violences en Syrie ont fait plus de 34.000 morts en 19 mois, selon une ONG syrienne. A l'heure actuelle on se concentre vraiment sur les efforts de Lakhdar Brahimi pour obtenir un cessez-le-feu, temporaire ou plus durable, a encore expliqué M. Ladsous. Assad décrète une amnistie mais en exclut les terroristes Le président syrien Bachar Al-Assad a décrété, hier, une amnistie générale, tout en excluant les crimes commis par des terroristes, mot utilisé par le régime pour désigner les rebelles, a annoncé la télévision officielle. Le chef de l'Etat, dont les troupes sont engagées dans un conflit sanglant contre les insurgés, a décrété une amnistie générale pour les crimes commis avant le 23 octobre 2012, mais en a exclu les crimes commis par les terroristes. Le décret promulgué exclut également les criminels en fuite, sauf dans le cas où ils se rendent, a indiqué la télévision. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des dizaines de milliers de civils ont été détenus et des milliers d'autres ont disparu dans les geôles du régime depuis le début de la révolte contre M. Assad le 15 mars 2011, sans compter les milliers de soldats qui ont tenté de déserter. Plus de 100 000 réfugiés au Liban Le nombre des réfugiés syriens au Liban a franchi la barre des 100 000, a annoncé, hier, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Le Liban est le troisième pays de la région dont le nombre des réfugiés syriens enregistrés dépasse les 100 000, a indiqué le HCR dans un communiqué. Depuis lundi le nombre des réfugiés au Liban est de 101.283, précise-t-il. La barre des 100.000 réfugiés syriens a déjà été dépassée en Turquie et en Jordanie. A ce jour, plus de 358.000 réfugiés Syriens enregistrés sont actuellement accueillis dans les quatre pays voisins: Turquie, Jordanie, Liban et Irak, précise le HCR. Au Liban, les Syriens fuyant leur pays ne vivent pas dans des camps, mais sont intégrés aux communautés locales, a indiqué la porte-parole de l'agence onusienne Melissa Fleming, qui a précisé aux journalistes à Genève que beaucoup d'entre eux doivent encore être enregistrés comme réfugiés. Ce qui signifie que le nombre des réfugiés pourrait être encore bien supérieur. Alors que les autorités turques affirment que leur frontière est ouverte pour les réfugiés, elles indiquent que quelque 10.000 syriens sont rassemblés côté syrien de la frontière, sans que l'on sache s'ils veulent ou non franchir cette frontière, selon le HCR. L'agence onusienne a réitéré son besoin urgent de financement, soulignant que quatre semaines après son dernier appel pour lever 487,9 millions de dollars, elle n'a reçu que le tiers de cette somme destinée à aider d'ici à la fin de l'année plus de 710.000 syriens.