L'ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, a affirmé, hier, que le président syrien Bachar Al-Assad, «accepte de partir» mais «d'une façon civilisée», dans une interview à Radio- France internationale (RFI). Ces propos sont jugés «sans fondement» par Damas. Le diplomate a déclaré qu'«au moment de la rencontre à Genève du groupe d'action, le 30 juin, un communiqué final prévoyait une transition vers un régime plus démocratique» et que cela avait été «accepté par Assad». «Il accepte de partir. Mais partir d'une façon civilisée», ajoute M. Orlov qui a affirmé qu'«il ne peut y avoir qu'une solution politique de ce conflit» en Syrie et qu'«il faut trouver le chemin des négociations». Réagissant aux propos du diplomate, la télévision d'Etat syrienne a démenti vendredi les déclarations attribuées à l'ambassadeur de Russie à Paris selon lesquelles le président Bachar Al-Assad avait accepté de quitter le pouvoir «d'une manière civilisée». «Les déclarations attribuées à l'ambassadeur russe à Paris [Alexandre Orlov] sur le fait que le président Assad ait accepté de quitter le pouvoir d'une manière civilisée sont totalement sans fondement», a précisé la télévision. Néanmoins, le diplomate a assuré que les Russes ont tout fait pour aider le médiateur Kofi Annan à réaliser son plan «qui ouvrait et ouvre toujours la voie vers la paix, vers la solution négociée du conflit». La Russie a toujours affirmé jusqu'ici que le sort de Bachar Al-Assad ne pouvait être décidé que par le peuple syrien sans ingérence étrangère, au contraire des Occidentaux qui appellent à son départ. Jeudi dernier, Moscou et Pékin ont opposé pour la troisième fois leur veto aux tentatives de l'ONU pour faire pression sur le régime du président syrien Bachar Al-Assad, depuis le début du conflit en Syrie, il y a 16 mois. Jusqu'à 30 000 Syriens ont traversé la frontière libanaise dans les dernières 48 heures Par ailleurs, jusqu'à 30 000 Syriens ont fui au Liban durant les dernières 48 heures en raison des violences dans leurs pays, a déclaré hier, à Genève la porte-parole du Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU lors d'un point presse. «Des milliers de Syriens ont traversé la frontière du Liban hier. Selon les informations, ils sont entre 8 500 à 30 000 qui ont passé cette frontière au cours des dernières 48 heures», a-telle déclaré. «Les Syriens fuient aussi vers la Turquie, la Jordanie et l'Irak, mais il y a un véritable exode vers le Liban», a-t-elle ajouté. Durant la seule journée de jeudi, plus de 300 personnes, en majorité des civils, ont péri en Syrie, soit le bilan le plus lourd en 16 mois de crise, selon un décompte de l'ONG Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) publié hier. Le Haut commissaire de l'ONU en charge des réfugiés, Antonio Guterres, a une nouvelle fois fait part vendredi de sa «grande inquiétude devant le nombre de personnes qui ont fui leurs foyers en Syrie» en raison des violences. «Avec la propagation de la violence mortelle, je suis très gravement préoccupé par les milliers de civils syriens et de réfugiés qui ont été forcés de fuir leurs foyers», a déclaré M. Guterres, cité par le communiqué du HCR. Le HCR s'est déclaré dans l'incapacité vendredi de donner un chiffre précis du nombre de personnes déplacées en Syrie. La semaine dernière, le HCR parlait d'une estimation de 1 million de personnes déplacées à l'intérieur du pays depuis l'éclatement du conflit. Bachar Al-Assad nomme un nouveau ministre de la Défense Quelques heures seulement après l'assassinat du ministre de la Défense le général Daoud Rajha, le Président syrien a signé un décret par lequel il a nommé un nouveau ministre de la Défense en la personne de Fahd Jassem Al-Farij. Après sa nomination, le nouveau ministre de la Défense a promis de poursuivre le combat de son prédécesseur jusqu'à l'anéantissement des terroristes, a-t-il indiqué. Un communiqué des forces armées a indiqué que les autorités syriennes puniront sévèrement les auteurs de l'attentat terroriste au siège du service de Sécurité nationale à Damas. Dans la déclaration lue en direct à la télévision, les autorités ont promis de «couper les mains à toute personne qui menaçerait la sécurité nationale» de Syrie.