L'ONU prépare différents plans d'intervention en Syrie prévoyant d'envoyer des observateurs dans le cadre d'un cessez-le-feu ou d'un accord politique, a déclaré lundi le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Hervé Ladsous. L'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe sur la Syrie, Lakhdar Brahimi, tente de convaincre le gouvernement syrien et les rebelles d'accepter un cessez-le-feu durant les trois jours de la fête musulmane de l'Aïd El- Adha qui commence vendredi. Si un cessez-le-feu prolongé était mis en place, le département des opérations de maintien de la paix de l'ONU a indiqué qu'il pourrait mobiliser jusqu'à 3 000 observateurs pour séparer les combattants et maintenir la trêve, ont précisé des diplomates. «Je confirmerais que, bien entendu, nous avons beaucoup réfléchi sur ce qui arriverait si et quand une solution politique ou, au moins, un cessez-le-feu émergera», a déclaré Hervé Ladsous à des journalistes. «Il y a un certain nombre d'hypothèses, mais je pense qu'à ce stade, on peut seulement dire qu'il serait certainement prématuré de mentionner un chiffre parce que cela dépendra de la situation et des missions», a-t-il ajouté. La proposition de trêve du médiateur international à l'occasion de l'Aïd El-Adha se ferait sur la base du volontariat, sans aucun contrôle extérieur. L'envoi d'observateurs de l'ONU en Syrie nécessite en effet un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies. «En ce moment, l'attention se concentre vraiment sur les efforts de Lakhdar Brahimi pour parvenir à un cessez-le-feu, qu'il soit temporaire ou plus durable», a poursuivi Hervé Ladsous. «C'est quelque chose de choquant de voir que tous les jours, 150 à 200 civils sont tués, et cela fait presque partie du bruit de fond et c'est simplement inacceptable.» «En fonction des changements sur le terrain et de la décision du Conseil de sécurité de l'ONU, nous nous tenons prêts à fournir une aide plus importante», a indiqué Hervé Ladsous. Lundi, les rebelles syriens ont mis en doute l'espoir d'une trêve temporaire, arguant que la façon dont un cessez-le-feu informel pourrait être appliqué cette semaine n'était pas claire. Un précédent cessez-le-feu, conclu en avril dernier, n'a duré que quelques jours. L'impasse diplomatique a entraîné la démission quelques mois plus tard du prédécesseur de Lakhdar Brahimi, l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan.