L'armée syrienne a accusé, avant-hier, les rebelles de violations accrues de la trêve initiée par le médiateur international Lakhdar Brahimi, et a affirmé son intention de poursuivre avec fermeté ses opérations contre les insurgés, selon un communiqué diffusé par les médias officiels. Pour le deuxième jour, les groupes terroristes continuent de violer de manière flagrante le cessez-le-feu annoncé et respecté par le commandement de l'armée. L'armée continuera de traquer ces groupes terroristes responsables des violations et de faire face avec fermeté à leurs actes criminels, assure le communiqué. L'armée a détaillé les attaques commises par les groupes terroristes contre l'armée et les citoyens à travers le pays depuis vendredi, en parlant de tirs, d'attaques à la voiture piégée et aux grenades contre des cibles militaires ou de la sécurité, dans l'après-midi du jour de l'Aïd. L'armée syrienne avait affirmé, jeudi dernier, qu'elle ne faisait que riposter à des violations commises par des groupes armés. Dans la terminologie officielle des autorités syriennes, les terroristes signifient les rebelles. L'armée avait annoncé qu'elle respecterait le cessez-le-feu proposé par M. Brahimi tout en se réservant le droit de riposter si les groupes terroristes armés continuaient à tirer sur les civils et les forces gouvernementales, à attaquer les biens publics et privés, ou à utiliser des voitures piégées et des bombes. Les rebelles ont pour leur part accusé l'armée d'avoir violé la trêve proclamée pour les quatre jours de l'Aïd al-Adha, 30 morts dans des combats entre Kurdes et rebelles Sur le terrain, des affrontements inédits entre miliciens kurdes et rebelles anti-régime à Alep, dans le nord de la Syrie, ont fait 30 morts et 200 prisonniers, a rapporté, avant-hier, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ces affrontements dans lesquels rebelles et kurdes ont vu la main du régime viennent se greffer à un conflit entre armée et groupes rebelles et fragilisent encore davantage un pays miné par 19 mois de violences. Les heurts sans précédent ont éclaté vendredi dernier, entre des rebelles et des membres du Parti de l'Union démocratique kurde (PYD), la branche syrienne du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, kurde turc) dans le quartier à majorité kurde d'Achrafiyé. Ce secteur du nord d'Alep, contrôlé par le PYD, avait été relativement épargné par les violences qui ont éclaté le 20 juillet dans la métropole, mais sa position sur une hauteur de la ville est stratégique. Selon des habitants, quelque 200 rebelles se sont infiltrés à Achrafiyé, et les membres des comités populaires kurdes postés à des barrages ont tenté de les repousser, provoquant les affrontements. Trente personnes -arabes et kurdes- sont mortes dans les combats, dont 22 combattants des deux camps, a annoncé l'OSDH, une organisation basée en Grande-Bretagne qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires à travers la Syrie. Plus de 200 personnes ont ensuite été capturées, pour la plupart des Kurdes aux mains des rebelles mais aussi une vingtaine de rebelles pris par le PYD, selon la même source. La minorité kurde (15% des 23 millions de Syriens) est hostile au régime de Bachar al-Assad, qui l'a réprimée, mais est méfiante envers l'opposition qu'elle juge peu encline à reconnaître sa spécificité.