Le principal poste-frontière entre l'Espagne et le Maroc à Melilla a été fermé pendant deux heures et demie avant-hier, lorsque des incidents ont éclaté, des policiers espagnols ayant refusé l'entrée de leur territoire à un groupe de Marocains, ont annoncé les autorités locales. Les incidents ont débuté lorsque les policiers ont refusé l'accès à quelques Marocains pour des raisons de sécurité, a expliqué à la presse le préfet de la ville autonome de Melilla, Abdelmalik El Barkani. Les forces de l'ordre espagnoles ont alors fermé les grilles du poste-frontière, ce à quoi le groupe a riposté par des jets de pierres et d'autres objets, a-t-il ajouté. Une fois le calme revenu, le poste-frontière a pu être rouvert en fin de journée. Evoquant cette fermeture temporaire, les médias officiels marocains qui citent des autorités locales, affirment pour leur a part que les autorités espagnoles ont interdit l'accès à Melilla à des Marocains résidant à Nador (la principale ville voisine), habitués à y entrer, bien qu'ils aient présenté leurs passeports. Plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées devant le poste-frontière pour protester contre cette décision. Ces incidents sont survenus alors que des immigrants venus la plupart d'Afrique subsaharienne ont multiplié ces derniers jours les tentatives de gagner le territoire espagnol depuis le Maroc, par voie maritime ou terrestre. Jeudi dernier, 14 immigrants clandestins, partis la veille du Maroc pour tenter de traverser le détroit de Gibraltar, étaient morts en voulant gagner les côtes espagnoles à bord d'une petite embarcation. Les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, toutes deux à la pointe septentrionale du Maroc, constituent les seules frontières terrestres entre l'Afrique et l'Europe. Leur position stratégique place l'Espagne sur l'un des principaux fronts de la politique européenne de contrôle des frontières.