Au moment où le pays vit de clameurs et de joies à l'occasion du cinquantième anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale et de la commémoration du cinquante huitième anniversaire du déclenchement de la lutte de Libération nationale, cet autre regard est celui que propose un Etat souverain à son peuple et celui qu'il jette sur le monde et qui n'ont rien à voir avec les clichés que d'aucuns veulent coller. L'unité nationale, l'effort sans la fébrilité, la performance sans l'angoisse, la cohésion sociale sans l'implosion ont fait pièce à cette fausse réputation, qui malheureusement, même véhiculée par des officines de puissance à la frénésie agressive, n'a pas réussi à atteindre son but. Après 132 ans d'occupation coloniale par la France, l'Algérie en 50 ans de souveraineté nationale, une période assez brève dans l'histoire d'un peuple, est devenue un Etat républicain florissant qui se distingue, exceptée la période de la tragédie nationale, par sa stabilité politique, son dynamisme économique et son prestige international. Sur les ruines laissées par le colonialisme, les Algériens ont saisi leur destin pour créer un Etat qui est attaché à la paix, à l'amitié entre les peuples, à la démocratie et au progrès social. Depuis avril 1999, le programme politique auquel a adhéré la quasi-totalité du peuple, a systématiquement mis un point final au sinistre passé, la société a été engagée dans une nouvelle voie tout en perpétuant les traditions progressistes, humanistes et révolutionnaires du peuple algérien, comme stipulé dans la déclaration du Premier Novembre 54, c'est-à-dire un Etat qui est le garant de l'unité nationale, un Etat propriété du peuple algérien et qui sert les intérêts du citoyen, les intérêts des jeunes, des femmes, des travailleurs et de toutes les autres couches de la société. Un Etat qui s'ouvre et permet le plein épanouissement des énergies créatrices. Aujourd'hui, tandis que le pays s'apprête à entreprendre une nouvelle phase, à travers la prochaine révision de la Constitution, c'est toute la diligence et la richesse d'idées du peuple qui seront mis en exergue. C'est peut-être la finalité de tous les efforts afin d'assurer à la génération d'aujourd'hui et à celle de demain un avenir heureux. Voilà pourquoi, vu l'aggravation de la situation internationale actuelle, l'Etat algérien s'emploie à ramener le développement, le climat social et la démocratie à leur juste valeur. En effet, jamais dans l'histoire les conditions de vie des Algériens n'ont si radicalement changé dans le bon sens en si peu de temps. Eriger la justice sociale en politique d 'Etat, c'est le principe permanent et que le meilleur pour toute la nation s'épanouisse, c'est-à-dire la transformation totale de la société, le développement économique indépendant, l'accès à la civilisation contemporaine. C'est, en définitive, le peuple qui fait avancer ces transformations suivant le même programme politique aux objectifs définis par le président Abdelaziz Bouteflika. Cette ligne politique unifiée laisse à penser à la nécessité de procéder à une nouvelle sélection sociale et politique qui aura pour base fondamentale un choix décisif entre le renouveau national et l'intérêt matériel. A ce propos, les problèmes de l'heure concernent désormais tous les Algériens, car il est question d'adopter un contenu concret à cette volonté populaire de forger ensemble le destin commun de tous et de continuer à assumer un rôle positif dans la promotion de l'homme, c'est-à-dire que chacun aura à méditer sur la définition de ce rôle, sur les voies et les moyens du renforcement de la cohésion nationale en vue de réaliser les objectifs communs, enfin sur la nécessité de mettre sur pied des voies destinées à accroître le système du développement social et économique en vue d'une meilleure vie. Il s'agit aussi de sauvegarder les chances qu'offre la démocratie. Qu'une certaine classe politique, encore à la recherche de son prestige tout à fait politicien, aborde avec une conscience plus claire les problèmes fondamentaux de notre temps, plutôt que de s'engouffrer dans des illusions dépassées par l'histoire. Il apparaît dans ce nouveau contexte que vit l'Algérie, de nouveaux acquis politiques, économiques et sociaux peuvent encore renforcer le prestige national et international du pays et de consolider sa marche vers le progrès, soit des effets sociaux de domination plus puissants. Par traduction politique, il appartient à tous de mettre en commun les énergies dont ils disposent. Tout est possible. Faire de la cohésion nationale un mouvement mûrement réfléchi, susceptible d'être mis en application par tous et par chacun, voilà, en conclusion, le vœu ardent que, pour sa part, la grande majorité du peuple formule à l'occasion de ce 58e anniversaire de la commémoration de la Guerre de Libération nationale. Celle-ci, faut-il le dire, a été menée grâce à l'initiative créatrice des masses populaires, l'édification nouvelle du pays doit profiter de cette expérience et la développer pleinement. Cela implique l'adhésion massive à cette stratégie fondée sur les données concrètes de la société algérienne.