A peine réélu à la Maison Blanche, Barack Obama est mis au défi d'honorer deux promesses non tenues. Il n'a en effet pas fermé la prison controversée de Guantanamo, ni mis un terme à son programme d'attaques de drones, d'écoutes extrajudiciaires ou de détentions illimitées. "Nous exhortons le président Obama à démanteler l'Etat de sécurité nationale où les écoutes sans mandat de la justice, les attaques meurtrières extrajudiciaires de drones contre des Américains et d'autres atteintes à nos libertés individuelles sont considérées comme acceptables", écrit Anthony Romero, directeur de l'Union américaine de défense des libertés (Aclu). Les analystes considèrent cependant la fermeture de Guantanamo, où 166 hommes sont encore détenus, comme irréaliste sous Obama. Bilan "désastreux" Dans un réquisitoire sévère contre l'administration sortante, Amnesty International pointe le bilan "désastreux" en matière de droits de l'homme du premier mandat Obama. "Obama embrasse maintenant le concept de guerre mondiale contre le terrorisme" de son prédécesseur George W. Bush pour "mépriser les droits de l'homme et réinterpréter la Constitution", écrit Suzanne Nossel, directrice d'Amnesty USA. Les organisations non gouvernementales dénoncent la promulgation de lois autorisant la détention illimitée sans inculpation, les écoutes extrajudiciaires, ou l'usage de la force militaire contre Al-Qaïda. Le gouvernement américain est d'ailleurs actuellement devant un tribunal de Washington pour rendre des comptes sur son programme d'attaques de drones qui ont permis l'élimination de responsables d'Al-Qaïda au Pakistan, au Yémen et en Somalie. Les ONG protestent aussi contre l'abandon des poursuites dans l'enquête sur la mort de deux détenus soumis à des interrogatoires musclés dans des prisons secrètes de la CIA après le 11 septembre. Les républicains acceptent la réforme de la santé Le président républicain de la Chambre des représentants américaine, John Boehner, a indiqué avant-hier, qu'il abandonnait tout effort pour abroger la réforme de l'assurance santé du président américain Barack Obama. Elle devrait pouvoir ainsi entrer complètement en vigueur dès 2014. "L''Obamacare', c'est la loi", a déclaré John Boehner sur la chaîne ABC, appelant par son surnom cette réforme de l'assurance santé. Interrogé sur une possible tentative d'abrogation après les récentes élections législatives, il a répondu que "l'élection change cela". Promulguée par Barack Obama en 2009 après une longue bataille au Congrès, la réforme rend notamment obligatoire la souscription d'une assurance maladie sous peine d'amende. Cette mesure entrera en vigueur en 2014. La justice du côté d'Obama Cette obligation avait provoqué la fureur de la droite américaine, révoltée par l'idée que l'Etat fédéral puisse forcer les citoyens à acheter un produit, quel qu'il soit. Mais la Cour suprême, saisie par plusieurs Etats dirigés par des républicains, a tranché en juin en faveur du président, rendant impossible toute nouvelle procédure judiciaire. Le candidat républicain à la présidentielle Mitt Romney s'était engagé, en cas de victoire, à signer un décret dès le premier jour de son mandat pour dispenser les Etats de l'application de la loi. La réforme permettra aux 32 millions d'Américains non assurés de bénéficier d'une couverture, quels que soient leurs antécédents médicaux, et à un prix abordable.