La région de Damas était avant-hier, sous le feu de l'artillerie et de l'aviation de l'armée syrienne qui y mène une vaste opération, tandis que des combats faisaient rage autour de l'aéroport d'Alep (nord), a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Selon un bilan provisoire de l'OSDH, les violences ont fait au moins 48 morts. La périphérie sud et est de Damas était la cible de l'artillerie, selon l'OSDH qui a également fait état de combats dans le secteur. Parallèlement, des raids aériens visaient Saqba et Zamalka, au nord-est de Damas. Les villes de Daraya (sud-ouest) et de Mouadamiya al-Cham (nord-est) étaient parmi les plus touchées par l'offensive de l'armée. Selon le réseau de militants de la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), la situation humanitaire est grave dans ces deux villes. Les quartiers du sud de Damas, où rebelles et soldats luttent depuis plusieurs jours pour leur contrôle, étaient également visés par des bombardements, en particulier celui de Tadamoun, selon l'OSDH. Ailleurs dans le pays, des combats opposaient l'armée aux rebelles autour de l'aéroport militaire de Menagh, tandis que les insurgés ont attaqué l'aéroport militaire de Nayrab, dans la ville d'Alep. Selon l'OSDH, une organisation basée au Royaume-Uni et s'appuyant sur un réseau de militants et de sources médicales dans les hôpitaux civils et militaires du pays, il y a 80 cadavres de soldats dans l'enceinte de l'aéroport de Nayrab. Les autorités retardent la remise des corps des soldats à leurs familles, parfois un mois après leur mort, a ajouté l'OSDH, précisant qu'il s'agissait à la fois d'une politique délibérée et d'une situation liée aux affrontements sur la route de l'aéroport. L'armée bombardait aussi la ville rebelle d'Azaz, près de la Turquie, et a lancé plusieurs raids aériens contre Maaret al-Noomane (nord-ouest), qu'elle tente de reprendre aux rebelles. A Boukamal, sur la frontière irakienne, huit soldats et trois rebelles ont péri dans des combats qui ont permis aux insurgés de s'emparer de deux sièges de la Sécurité, selon l'OSDH. Comme à chaque prise rebelle, l'aviation est rapidement arrivée pour bombarder les bâtiments. L'armée a tué de nombreux terroristes à Boukamal, selon les médias officiels. Débats en Europe sur la levée de l'embargo sur les armes Les regards de la communauté internationale étaient tournés, avant-hier, vers la nouvelle opposition syrienne, entre attentes et interrogations, notamment sur une possible livraison d'armes. Parallèlement, des militants ont dénoncé une situation humanitaire critique près de Damas à l'approche de l'hiver. La France a annoncé qu'elle poserait la question à ses partenaires européens d'une levée de l'embargo sur "les armes défensives" pour aider la rébellion. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius devait réunir jeudi à Paris ses homologues allemand, polonais, espagnol et italien, ainsi que leurs collègues de la Défense. A Londres, le chef du gouvernement britannique David Cameron a réuni jeudi plusieurs de ses ministres pour discuter de la Syrie, et notamment de l'éventualité de livrer des armes aux rebelles, selon la BBC .Quant à la Suisse, elle a exprimé pour sa part sa "vive préoccupation" de la situation humanitaire qui prévaut en Syrie, et a lancé à nouveau "un appel urgent à toutes les parties au conflit pour qu'elles respectent" le droit humanitaire international.