La Chine a annoncé, hier, que les Etats-Unis avaient su planté l'Union européenne comme première destination de ses exportations, en raison de la récession dans la zone euro, tandis que les investissements européens dans le pays ont aussi reculé. "L'Union européenne était en tête, maintenant ce sont les Etats-Unis", a déclaré le porte-parole du ministère du Commerce, Shen Danyang, lors d'une conférence de presse mensuelle. Il a ajouté que les pays d'Asie du Sud-Est (l'Asean) étaient passés devant le Japon, relégué à la quatrième place. Le porte-parole n'a pas fourni de chiffres mais, selon les douanes chinoises, les exportations de la Chine vers les Etats-Unis se sont élevées à 289,3 milliards de dollars entre janvier et octobre, tandis que celles à destination de l'Union européenne n'ont atteint que 276,8 milliards de dollars sur la même période. Le volume total des échanges entre la Chine et l'UE reste lui plus élevé que celui avec les Etats-Unis, Pékin important davantage de produits européens que de produits américains. Mais ces échanges ont reculé de 3% au cours des dix premiers mois de l'année, tandis qu'ils ont progressé de 9,1% avec les Etats-Unis. "La situation économique internationale cette année est grave et compliquée. Il y a beaucoup d'incertitudes, la plus grave étant la faiblesse de la demande étrangère", a ajouté M. Shen. La croissance du commerce extérieur chinois, l'un des principaux moteurs de la deuxième économie mondiale, s'est considérablement ralentie. Celle des exportations est passée de 20,3% en 2011 à 7,8% pour les dix premiers mois de cette année. "Arriver à atteindre notre objectif d'une croissance d'environ 10% du commerce extérieur cette année sera certainement très difficile", a reconnu le porte-parole, alors que le volume des échanges commerciaux de la Chine n'a progressé que de 6,3% entre janvier et octobre. "La zone euro est tombée dans une deuxième récession", a ajouté M. Shen, après avoir constaté que la croissance y avait été négative cet été pour le deuxième trimestre d'affilée. Les difficultés de l'Europe se reflètent également au niveau des investissements. Alors que la Chine a investi, hors secteur financier, 25,4% de plus à l'étranger au cours des dix premiers mois de l'année qu'au cours de la même période de l'an dernier, ses investissements en Europe ont chuté durant la même période de 20,9%. Dans le sens inverse, les Européens ont également investi 5% de moins en Chine durant les dix premiers mois de l'année, qu'entre janvier et octobre de l'an passé. Si les investissements en provenance des Etats-Unis ont à l'inverse progressé de 5,3% sur la période, leur volume reste toutefois nettement inférieur, à 2,7 milliards de dollars, contre 5,24 milliards de dollars pour ceux venant de l'UE.Enfin, le porte-parole chinois n'a pas fourni d'explications sur le recul de la place du Japon dans les échanges extérieurs chinois, dans un contexte de tensions diplomatiques autour de la souveraineté sur des îlots en mer de Chine orientale qui pèsent lourdement sur les liens économiques entre les deux géants asiatiques. Sur les dix premiers mois de 2012, les échanges avec le Japon ont diminué de 2,1% tandis que ceux avec les dix pays de l'Asean ont augmenté de 9,4%.