Le prix de l'or a nettement rebondi cette semaine, profitant de son statut traditionnel de valeur refuge alors que s'intensifiaient les inquiétudes liées à l'affrontement entre Israéliens et Palestiniens, dans un marché soutenu par ailleurs par un fléchissement du dollar. Or Après s'être incliné la semaine précédente, miné par un environnement économique morose, le cours du métal jaune s'est ressaisi à la faveur d'une montée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Une semaine d'affrontements armés entre Israël et le Hamas palestinien a coûté la vie à 163 Palestiniens et 5 Israéliens, avant l'entrée vigueur, mercredi soir, d'un cessez-le-feu. "Le prix de l'or a fortement grimpé lundi, alors que s'intensifiait la confrontation entre Israël et le Hamas, avant de tempérer ses gains (les jours suivants) à mesure que se précisait la perspective d'une trêve", a souligné Austin Kiddle, analyste du courtier Sharps Pixley. "Mais la situation reste instable et incertaine", comme en témoignait vendredi la mort d'un Palestinien suite à des tirs de l'armée israélienne dans la bande de Gaza, ainsi la crainte d'un nouvel embrasement "soutient toujours l'or", plébiscité pour comme réserve de valeur par les investisseurs en quête de sécurité, a-t-il ajouté. Signe de l'engouement des investisseurs, SPDR Gold Trust, le plus gros fonds d'or coté dans le monde, a vu le volume de ses participations se hisser depuis lundi au-dessus de 1 342 tonnes, à un niveau record. Les investisseurs restent par ailleurs "suspendus aux discussions des parlementaires américains pour éviter le " mur budgétaire "", a ajouté Angus Campbell, analyste de Capital Spreads. Les marchés redoutent un blocage politique aux Etats-Unis, susceptible de conduire à de fortes coupes budgétaires massives et automatiques début 2013, au risque de pénaliser une économie encore convalescente. "Avec ou sans mur budgétaire, l'environnement économique aux Etats-Unis pour 2013 devrait être favorable à l'or", avec la poursuite attendue d'une politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour soutenir une économie toujours fragile, a estimé Robin Bhar, analyste de Société Générale. Les injections de liquidités de la Fed dans l'économie tendent à stimuler les investissements dans les matières première mais aussi, comme les taux d'intérêts extrêmement bas de l'institution, à alimenter les tensions inflationnistes, contre lesquelles l'or est réputé être un bon bouclier. Le métal jaune a de surcroît été dopé en fin de semaine par un net fléchissement du dollar face à un euro revigoré par un indicateur allemand encourageant et par les espoirs de voir la Grèce obtenir bientôt une aide financière cruciale bloquée depuis juin. Un dollar affaibli rend plus attractifs les achats d'or, libellés dans la monnaie américaine, pour les acquéreurs munis d'autres devises. Dans ce contexte, le cours de l'once d'or a grimpé vendredi à 1750,15 dollars, un niveau plus vu depuis un mois. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 734,50 dollars cette semaine au fixing du soir contre 1 713,50 dollars la semaine précédente. Argent Considéré comme une alternative meilleur marché au métal jaune, l'argent a suivi l'or dans son ascension, montant vendredi à 33,90 dollars l'once, au plus haut depuis le 12 octobre. Le métal gris a terminé, la semaine à 33,41 dollars l'once, contre 32,27 dollars sept jours auparavant. Platine/Palladium Les métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, ont grimpé à l'unisson des cours des autres métaux précieux mais également des métaux de base, dopés par des indicateurs économiques encourageants aux Etats-Unis et surtout en Chine, où l'activité manufacturière a connu en novembre sa première expansion en 13 mois, selon un indice publié jeudi par la banque HSBC. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 584 dollars contre 1 554 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini la semaine à 657,50 dollars contre 623 dollars la semaine précédente.