Le prix de l'or, après avoir tutoyé 1 800 dollars l'once début octobre, a fléchi cette semaine, rattrapé par la morosité des marchés face à l'assombrissement des perspectives économiques mondiales, qui pénalisait aussi les métaux industriels que sont l'argent et les platinoïdes. Or Après s'être renforcé lors des premiers jours d'octobre, se hissant jusqu'à 1 796,10 dollars, un sommet depuis près de onze mois, le cours de l'once d'or s'est sensiblement replié avant de rester cantonné la majeure partie de cette semaine dans une fourchette étroite, entre 1 760 et 1 775 dollars. "Le cours de l'or a réagi aux révisions en baisse des prévisions sur la croissance économique mondiale", par la Banque mondiale lundi puis par le Fonds monétaire international (FMI) mardi, a souligné Austin Kiddle, analyste du courtier spécialisé Sharps Pixley. Selon lui, "les inquiétudes sur la conjoncture économique tendent à affaiblir l'appétit des investisseurs pour l'or", incitant certains à se désengager des métaux précieux pour se procurer des liquidités en dollar. Cependant, les tentatives pour engranger quelques bénéfices ne semblent pas entraîner durablement le marché de l'or vers le bas, "ce qui montre qu'il existe un plancher pour les prix" et laisse présager une poursuite de l'ascension du prix du métal jaune, ont observé les analystes de Barclays Capital. De fait, l'or se stabilisait en fin de semaine, profitant "d'un regain d'optimisme sur l'économie américaine", après l'annonce jeudi d'une baisse des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, a ajouté M. Kiddle, qui soulignait par ailleurs "la demande toujours robuste des fonds ETF". Ces fonds spéculatifs sont des instruments financiers adossés à des stocks physiques d'or. SPDR Gold Trust, le plus gros fonds d'or coté dans le monde, a ainsi vu le niveau de ses participations monter, jeudi, à un nouveau sommet historique, à 1 340,52 tonnes, contre 1 333 tonnes une semaine plus tôt. L'or reste par ailleurs aidé par les nouvelles mesures d'assouplissement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) dévoilées mi-septembre a noté M. Kiddle. Ces mesures de la Fed contribuent en effet à alimenter l'inflation, contre laquelle l'or est réputé être un bouclier efficace, et tendent à diluer la valeur du dollar, ce qui rend plus attractifs les achats de métaux précieux libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. De son côté, la demande en joaillerie "a finalement commencé à se ressaisir", après un passage à vide pendant l'été, et en particulier en Inde (principal pays consommateur d'or), "où les achats se sont renforcés à quelques semaines de la fête traditionnelle de Divali", ont rapporté les experts de Barclays Capital. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé a semaine à 1 766,75 dollars au fixing du soir contre 1 784 dollars la semaine précédente. Argent Considéré comme une alternative meilleur marché au métal jaune, l'argent a chuté, lundi, avant de fluctuer durant le reste de la semaine autour de 34 dollars l'once. Le métal gris a terminé la semaine à 33,79 dollars l'once, contre 34,85 dollars sept jours auparavant. Platine/Palladium A l'instar des métaux de base, les métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, ont pâti cette semaine de la détérioration des perspectives économiques mondiales, pénalisés de surcroît par un recul inattendu de 1,8% sur un an en septembre des ventes de voitures en Chine (principal marché du secteur). Le repli des cours du platine restait cependant modéré par les perturbations persistantes dans la production en Afrique du Sud, premier pays exportateur, où le secteur minier reste agité par un important conflit social débuté mi-août. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 678 dollars contre 1 711 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 650 dollars contre 667 dollars la semaine précédente.