Le prix d'or a fléchi cette semaine, malmené par les déboires de la zone euro et les fluctuations du dollar, mais l'appétit solide des investisseurs lui a permis d'amorcer un rebond en fin de semaine, le cours du métal jaune libellé en euros atteignant même un record historique. Or Après avoir touché, une semaine plutôt, son plus haut niveau depuis près de sept mois, à 1 787,52 dollars l'once, le cours de l'or s'est replié sensiblement au début de cette semaine, pâtissant de prises de bénéfices, dans un marché hanté par un regain de prudence face aux déboires de la zone euro. Sur fond de manifestations émaillées de violence en Grèce et en Espagne contre l'austérité, le cours de l'once d'or a perdu jusqu'à 30 dollars en cours de séance mercredi, "incapable d'échapper à la chute des marchés de matières premières", actifs jugés risqués, ont observé les experts de Commerzbank. Le léger renforcement du dollar, considéré comme une devise-refuge, a de plus contribué à pénaliser les achats d'or, libellés dans la monnaie américaine et donc rendus moins attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises. Cependant, l'or s'est ensuite ressaisi et a largement limité ses pertes, jeudi et vendredi, profitant d'un regain de confiance des investisseurs, suite à la présentation d'un budget espagnol salué par les marchés, mais aussi d'un affaiblissement momentané du dollar face à un euro revigoré. L'ascension enregistrée par l'or ces dernières semaines devrait se prolonger car "elle est soutenue par les politiques monétaires accommodantes des grandes banques centrales", a estimé Austin Kiddle, analyste du courtier Sharps Pixley. De fait, le nouveau programme de rachats d'actifs dévoilé début septembre par la Réserve fédérale américaine (Fed) revient à injecter des liquidités dans l'économie, alimentant l'inflation et diluant la valeur du dollar: deux facteurs qui "contribuent à conforter les achats d'or", a abondé Kevin Norrish, analyste chez Barclays Capital. L'or est traditionnellement considéré comme un bouclier efficace contre les tensions inflationnistes, et l'affaiblissement du billet vert encourage les achats de métaux précieux libellés en dollar. Signe de l'appétit toujours important des investisseurs spéculatifs: SPDR Gold Trust, le plus gros fonds d'or coté dans le monde, a vu le niveau de ses participations s'élever au cour de la semaine à 1 331,33 tonnes, un sommet jamais vu auparavant (après un bond de quelque 25 tonnes en l'espace d'une semaine). Alors que le cours de référence de l'or sur le marché mondial, libellé en dollar, reste encore à quelque distance de son record de septembre 2011 (à 1 921,25 dollars l'once), le prix du métal jaune exprimé en euros s'est pour sa part hissé cette semaine à 1 388,36 euros l'once, un record historique, Pour les analystes de Commerzbank, cela témoigne que le métal précieux "constitue toujours une réserve de valeur" appréciable en temps d'incertitudes économiques, et "devrait donc rester soutenu par une forte demande" alors que "la crise de la dette continue de s'aggraver". Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1 776 dollars au fixing du soir contre 1 784,50 dollars la semaine précédente. Argent L'argent a accompagné l'or dans ses fluctuations, parvenant à se stabiliser en fin de semaine. Le métal gris a terminé la semaine à 34,65 dollars l'once, contre 34,69 dollars sept jours auparavant. Platine/Palladium Le cours du platine s'est renforcé cette semaine, toujours soutenu par les inquiétudes sur la production en Afrique du Sud (premier pays exportateur de platine de la planète), alors que les mines du pays restent agitées par un important mouvement de grève. Le palladium a été pour sa part pénalisé par des prises de bénéfices, avant de se reprendre quelque peu en fin de semaine. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 668 dollars contre 1 642 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 642 dollars contre 672 dollars la semaine précédent.