Le géant minier anglo-australien Rio Tinto a annoncé, avant-hier, s'être fixé un objectif de 7 milliards de dollars américains de réduction des coûts et des investissements d'ici fin 2014, sur fond de hausse de ses coûts en Australie et de morosité en Europe et aux Etats-Unis. Le groupe vise "plus de 5 milliards de dollars" de réduction de ses coûts d'exploitation et de soutien d'ici fin 2014, par rapport au niveau de 2012. Il va réduire d'un milliard de dollars ses coûts d'exploration, pour fin 2012 et 2013, et diminuer d'un milliard de dollars également ses investissements en 2013. Dans un communiqué à la Bourse de Sydney, le groupe se dit "prudemment optimiste" à propos de la Chine, son client clé, mais évoque des "incertitudes majeures" à propos de la croissance en Europe et aux Etats-Unis. La Chine représente 60% des importations mondiales de minerai de fer, premières sources de revenu pour Rio Tinto (numéro deux mondial du minerai de fer après le brésilien Vale SA). Le gros des économies se fera dans la branche aluminium et les opérations australiennes de charbon, a indiqué le P-DG Tom Albanese, lors d'une conférence téléphonique. L'économie australienne bénéficie depuis plusieurs années de la forte demande des pays émergents, Chine en tête, pour les matières premières dont elle est une grande productrice et exportatrice. Mais son secteur minier est confronté à l'érosion des cours (minerai de fer, charbon), la hausse des coûts d'exploitation, l'atonie de la conjoncture internationale et le ralentissement de l'activité en Chine, première consommatrice mondiale d'énergie et principal partenaire commercial de l'Australie. Plusieurs groupes, dont Rio Tinto et BHP Billiton, ont reporté certains projets d'investissement. Sur le long terme, Rio Tinto estime que les perspectives "restent positives", en raison d'"une urbanisation croissante sur les marchés émergents qui alimente une croissance forte de la demande pour plusieurs matières premières, alors que l'offre ralentit".