L'Australie a revu, hier, ses prévisions de croissance et de surplus budgétaire pour l'exercice 2012/2013, expliquant que son économie, portée par les matières premières, pâtissait de l'aggravation de la situation dans le monde. Le Trésorier du gouvernement, Wayne Swan, table désormais sur une hausse de 3% du Produit intérieur brut (PIB) pour l'exercice en cours (clos le 30 juin), alors qu'il s'attendait à +3,25% en mai. L'Australie, seul grand pays riche à avoir échappé à la récession lors de la crise de 2008/09 grâce à ses matières premières, minérales notamment, reste cependant "sur la voie" pour un retour à l'excédent budgétaire, même modeste, avant les autres grandes économies, a ajouté le ministre. "La volatilité mondiale et l'évaporation de revenus substantiels ont rendu le retour à un excédent pour 2012/13 bien plus difficile, mais le gouvernement reste sur la voie pour ce retour à un surplus", a-t-il déclaré dans ses prévisions économiques et budgétaires de milieu d'année budgétaire. "La croissance mondiale a ralenti ces derniers mois, la récession dans la zone euro et la reprise très molle aux Etats-Unis pèsent sur la croissance de notre région", a souligné Wayne Swan. La perspective d'une faible croissance mondiale et les prix moins élevés qu'attendu des matières premières "freinent la reprise de nos revenus tirés des taxes et impôts", selon le Trésorier. L'Australie a vu ses revenus tirés des impôts amputés de 160 milliards de dollars australiens (127 milliards d'euros) depuis le début de la crise économique financière, et s'attend à en perdre 22 milliards supplémentaires au cours des quatre prochaines années, a ajouté le ministre. Le gouvernement table maintenant sur un excédent budgétaire de 1,1 milliards de dollars australiens pour 2012/13, contre un surplus de 1,5 milliards de dollars australiens prévu en mai. L'économie australienne bénéficie depuis plusieurs années de la forte demande des pays émergents, Chine en tête, pour les matières premières dont elle est une grande productrice et exportatrice. Mais son secteur minier est confronté à l'érosion des cours (minerai de fer, charbon) corrélée à l'atonie de la conjoncture internationale et au ralentissement de l'activité en Chine, première consommatrice mondiale d'énergie et principal partenaire commercial de l'Australie.